« En fait-on trop avec l'entrée de Dany Laferrière à
l’Académie française ? » se demandait L’Obs vendredi dernier. En tout
cas, on ne fait pas vite : la réception du nouvel académicien a eu lieu
jeudi dernier alors que son élection datait de près de deux ans. Entre les
quatre morts illustres du Panthéon et le nouvel Immortel du quai Conti, François
Hollande cultive l’intronisation ces temps-ci…
Laferrière est né en 1953. Ce qui prouverait donc que notre
gérération de sexagêneurs compte quand même de bons écrivains ? Pas si
vite ! Laferrière n’est pas un vrai baby-boomer : il est haïtien. Et
son cas n’est pas unique.
Moins d’un quart des académiciens sont nés entre 1945 et
1955. Déjà, ça n’est pas beaucoup. Et parmi eux, hormis Dany Laferrière, Erik
Orsenna (1947) est à moitié luxembourgeois et porte le nom d’une ville
étrangère fictive, Amin Maalouf est né de parents libanais et Alain Finkielkraut
de parents polonais. Parmi la petite trentaine d’Académiciens élus depuis 2000,
il en est qui sont nés Algérienne, Belge, Britannique, Chinois, Haïtien,
Libanais, Luxembourgeois ; même Valéry Giscard d’Estaing est né en
Allemagne, tandis que les parents de Max Gallo étaient italiens et le père de Dominique Fernandez mexicain.
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