Quand on
s’appelle Anne Hidalgo, inviter le roi d’Espagne à une cérémonie en l’honneur
d’anciens combattants espagnols paraît assez naturel, non ? Pas sûr. Hier,
dans
L’Humanité, Jean Ortiz, enseignant palois, critiquait vertement
l’inauguration par la maire de Paris, le 3 juin, d’un « jardin des
combattants de la Nueve ». La « Nueve », c’était la 9ème compagnie de la 2ème DB, formée en majorité de volontaires
espagnols, qui a participé à la libération de Paris le 24 août 1944.
Motif du
courroux de M. Ortiz : la présence à la cérémonie du roi d’Espagne Felipe
VI. Dans son discours, celui-ci n’a pas prononcé une seule fois le mot
« républicain » ce qui, écrit M. Ortiz, « relève de la
profanation ». Et ce n’est pas rien, une profanation ; l’Académie
française la définit comme une « irrévérence à l'égard
d'une chose sainte, d'un lieu sacré ». Ah ! si seulement le discours avait été prononcé par
Nicolas Sarkozy, on en aurait eu du républicain !
Rejouer
sans cesse les combats menés par nos aînés il y a trois quarts de siècle
suffit-il à faire oublier que notre génération s’est abstenue de relever les
défis qui se présentaient à elle ? M. Ortiz intitule sa tribune : « Dégoûtant
! J’irai cracher sur vos tombes ! » Le baby-boomer qu’il est devrait
plutôt se demander qui viendra cracher sur la sienne.
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