samedi 6 juin 2015

Éloge portuaire du baby-boom

Le premier port français, c’est… Rotterdam ! Du moins, ça le sera bientôt, explique Jacques Attali sur son blog. La construction d’un nouveau canal entre Compiègne et Cambrai, décidée en catimini, assurera la victoire définitive du port néerlandais sur celui du Havre.

Jacques Attali expose ainsi le problème : « La décision, à prendre depuis dix ans, était de savoir si on tente de donner un avenir aux ports français, ou si on y renonce en améliorant les capacités de transit du cœur de notre pays, l’ile de France, vers les ports d’Europe du nord. »  On note que la décision était à prendre depuis dix ans : bel exemple de la procrastination assidûment pratiquée par notre génération

Et pour aboutir à quoi ? Le gouvernement a fini par faire « le pire choix possible, (qui) détruit Le Havre au profit d’Anvers et de Rotterdam ». Qui plus est, le choix qui impose les chantiers de travaux publics les plus coûteux (horrible soupçon : se pourrait-il que ceci explique cela ?). Le Havre en mourra, assure Attali. Rouen suivra à bref délai. Puis Paris. Et le polypenseur de conclure : « Ceux qui auront pris cette néfaste décision ne seront plus là depuis longtemps. » Décidément, même dans les détails les plus inattendus, cela aura été un leitmotiv de la génération du baby-boom : laisser les générations suivantes assumer les conséquences de ses actes.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous invite à une réflexion sur nos œuvres.
La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions qu’elle fût !
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