mardi 31 mars 2015

Chauffer nos vieux os au soleil d’Afrique ?

Environ 10 % des bénéficiaires de pensions de retraite françaises résident à l’étranger, révélait hier un article de 20 Minutes. Ainsi, non seulement nous comptons sur nos enfants pour payer nos retraites, mais ce sont d’autres qui en profitent ?

Notre génération n’est quand même pas si mauvaise – en tout cas pas si massivement. En réalité, une grande partie des retraités qui vivent à l’étranger sont d’origine étrangère. Parmi les pays les plus concernés figurent l’Algérie (440.000 retraités), l’Espagne, le Portugal, l’Italie, le Maroc… Mais cela montre combien nos raisonnements d’autrefois sur l’assimilation et l’intégration étaient illusoires, comme je le souligne dans Ils viendront cracher sur nos tombes (éditions Chapitre.com).

dimanche 29 mars 2015

Qui voudrait être un vieux Japonais ?


Fascinant article de dans le McKinsey Quarterly de mars 2015. Trois consultants japonais se penchent sur le vieillissement de leur pays : 25 % des Japonais ont plus de 65 ans, et cette proportion devrait atteindre 36 % en 2040. La population va baisser alors que, cerise sur le gâteau, le Japon est très endetté.

Donc, tout est foutu ? Eh ! bien non, pas du tout, assurent les consultants de McKinsey : pour que le Japon s’en sorte, il suffit que les seniors travaillent davantage. Or ils ne demandent que ça ! Déjà, 20 % des plus de 65 ans occupent un emploi. Et les deux tiers des Japonais de plus de 60 ans déclarent souhaiter travailler après 65 ans

Il faudra beaucoup de personnel pour s’occuper des vieillards dépendants. L’idée est donc de les confier aux vieillards pas encore dépendants. Changer les couches de son grand frère jusqu’au moment où l’on devra soi-même s’en remettre à son petit frère n’est évidemment pas une perspective réjouissante. Les Japonais ont beau être dévoués, seuls 11 % de ceux qui voudraient continuer à travailler ont envie de faire ce genre de travail. Pour décider les autres, une carotte imparable se profile : ceux qui auront fait le boulot seront prioritaires pour l’admission dans les EPAD.

« Ça me ferait bien chier », dit le senior français à qui l’on propose d’en faire autant. Reste à savoir qui changera la couche.

vendredi 27 mars 2015

Les prémisses d’une révolte immobilière ?

« Le match des générations », titre L’Obs à propos du marché immobilier. Encore heureux que ce soit un match et pas une guerre – mais on connaît des matchs qui dégénèrent. Le constat est simple : nous les baby-boomers, nous n’avons pas eu trop de peine à devenir propriétaires. Pour nos enfants, c’est autre chose. Parce que les banques ne prêtent pas. Et parce que nous, propriétaires, nous demandons trop cher de nos biens.

« En clair, les trentenaires doivent racheter au prix fort l’immobilier de leurs parents, tout en cotisant pour les retraites et le système de protection sociale de ces derniers », résume Virginie Grolleau, auteur de l’article, qui cite notamment Gérard Mermet et Hakim El Karoui.

Et ce constat brutal est publié dans un hebdomadaire qui reste une sorte de Journal officiel de notre génération, l’organe de presse emblématique de la génération du baby-boom ! Il est vrai que L’Obs (qui a renoncé depuis cinq mois à se dire « Nouvel Obs’ » : il n’était que temps) voudrait bien rajeunir son lectorat. De là à l’inciter à venir cracher sur nos tombes…

(Le thème de l’injustice immobilière est évoqué dans les p. 56-58 d’Ils viendront cracher sur nos tombes.)

jeudi 26 mars 2015

Camille Peugny et les difficultés d’expulsion des baby-boomers

L’Institut Montparnasse vient de mettre en ligne sur son site web un bref entretien avec Camille Peugny, sur le thème Génération baby-boom, génération dorée ? « La plus grande inégalité entre les générations, c'est évidemment les difficultés d'insertion sur le marché du travail », affirme au passage le professeur de sociologie de Paris VIII (…). « Il en va de la capacité que les générations ont à se projeter dans l'avenir. »

Il note au passage le vieillissement de l’Assemblée nationale : « On a vraiment une génération qui a conservé les rênes du pouvoir », souligne-t-il. Né en 1980, il n’est manifestement pas convaincu que ce soit une bonne chose…
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Illustration : extrait du site web de l'Institut Montparnasse.

La mer viendra cracher sur nos tombes

Fascinant, passionnant et terrifiant, le rapport remis hier à Ségolène Royal par la fine fleur de la géologie, de l’océanographie et de la climatologie françaises*. Intitulé Changement climatique et niveau de la mer : de la planète aux côtes françaises, il décrit avec la plus froide objectivité à quelle sauce nous serons mangés, ou plutôt à quelle marée nos descendants seront noyés.

« Les données accumulées depuis le début du XXe siècle ont mis au jour une tendance significative », écrivent les scientifiques : « le niveau de la mer a augmenté rapidement au cours du dernier siècle, à un rythme jusqu’à 5 fois supérieur à celui des derniers millénaires (de 1,5 à 3 millimètres par an). » On veut bien croire qu’il ait fallu un peu de temps pour tirer les conclusions de ces observations. Mais si notre génération possédait déjà un siècle de données décrivant une « tendance significative », pourquoi a-t-il fallu attendre qu’un septième du siècle suivant soit déjà écoulé ? Nous serions-nous caché la tête dans le sable de nos plages en voie de submersion ?

Jean Jouzel, responsable de l’étude, est un baby-boomer né en 1947. Mais la majorité de son équipe de rédaction* est plus jeune.
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* Serge Planton (Météo-France/CNRM), Gonéri Le Cozannet, Olivier Douez, Déborah Idier et Vincent Petit (BRGM), Anny Cazenave (CNES), Stéphane Costa (Université de Caen), Pierre Gaufrès, Vanessya Laborie et Philippe Sergent (CEREMA), et François Hissel (ONEMA).

mercredi 25 mars 2015

Retraite au Canada

Déploration au Canada : le gouvernement a annoncé que l’âge de la retraite allait passer de 65 à 67 ans. Question de budget. Mais pas d’affolement pour les baby-boomers : la mesure s’appliquera progressivement en six ans, de 2023 à 2029. La quasi-totalité des Canadiens nés entre 1945 et 1955 sera déjà en retraite – une retraite qu’ils auront pu prendre à 65 ans. La génération suivante devra les nourrir plus longtemps et se reposera plus tard.

mardi 24 mars 2015

Mouvement du 22 mars : de 1968 à 2015, les idées se sont ridées

Ce dimanche électoral était aussi le 47e anniversaire du Mouvement du 22 mars. Patrick Malvezin l’a « célébré » dans un article de Médias Presse Info. Le 22 mars 1968, une manifestation contre la guerre du Vietnam avait eu lieu à Paris. Des violences avaient été commises. Des étudiants avaient été arrêtées. Les manifestants s’étaient érigés en « Mouvement du 22 mars » afin de « continuer la lutte ». De fil en aiguille, cette lutte avait débouché sur les événements de mai 1968 qui ont marqué notre jeunesse.

Patrick Malvezin n’a pas exactement un avis positif sur l’événement et ce qui en est résulté. Pourtant baby-boomer lui-même, il ne se dissimule pas la vacuité du bilan : « Aujourd’hui une jeunesse à deux visages, hélas opposés, est en réaction contre l’idéologie des ‘soixante-huitards’ devenus vieux jouisseurs et serviteurs privilégiés du système de domination par les désirs individuels désordonnés mais conditionnés. » Qui aura finalement été le représentant le plus emblématique de ce système pendant près d’un demi-siècle ? Daniel Cohn-Bendit ou plutôt Dominique Strauss-Kahn ? 

vendredi 20 mars 2015

Que les malades se débrouillent

Qui disait que les petits jeunes piaffent d’impatience en attendant que les baby-boomers cèdent la place ? Ce n’est pas vrai pour la médecine générale, en tout cas. De nombreux cabinets sont restés fermés hier à l’appel du syndicat médical MG France. Entre autres problèmes de la médecine d’aujourd’hui, les jeunes médecins ne veulent plus s’installer dans les campagnes et les petites villes. Château-Chinon, dans la Nièvre, serait « la première sous-préfecture de France à ne plus compter de généraliste », note Christophe Gattuso dans Le Quotidien du médecin.

Pour les médecins qui partent, plus question de céder leur clientèle. Pour ceux qui restent, une charge de travail accrue puisque les malades orphelins de praticien se retournent vers eux. Et pour tous les habitants des déserts médicaux, une angoisse grandissante.

Il y a bien longtemps que cette évolution est en marche. Le problème se pose à présent parce que les médecins baby-boomers commencent à partir en retraite massivement. Il était inscrit dans la pyramide démographique depuis longtemps. Le ministère de la Santé l’a parfaitement vu venir. Comme dans tant d’autres domaines, notre génération a laissé les suivantes se débrouiller avec le problème qu’elle leur lègue.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans

Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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mercredi 18 mars 2015

Ayrault enterré par les siens

Ayrault ombragé
« Le pauvre Ayrault, furieux, n’apprécie guère le peu d’empressement des camarades à recaser ses ex-conseillers », écrivait Le Canard enchaîné la semaine dernière. Christophe Chantepy, ex-directeur de cabinet de l’ex-Premier ministre, est retourné au Conseil d’État, comme en 2002 après le retour de la droite, comme en 2007 après l’échec de Ségolène Royal. Pour ce haut fonctionnaire accro à la politique de gauche, le Conseil d’État serait apparemment un purgatoire… 

Il n’est pas seul. Sur la même page 7, Le Canard enchaîné signale le cas de Marie-Pierre Vérot, retournée au service société de France Culture après deux ans passés au service de presse de Matignon.

Jean-Marc Ayrault n’a pas été capable de recaser ses proches. Peut-être n’est-il pas meilleur pour le recasage que pour le reste, tout simplement. Mais cela pourrait bien être aussi de la part de ses « amis » socialistes une manière de cracher sur la tombe post-ministérielle de ce baby-boomer né en 1950.

mardi 17 mars 2015

Si on ne peut même plus compter sur les socialistes…

Dans son blog Médiapart, la dénommée Marie Lasorne la joue sarcastique, du genre qui prend les choses de haut pour émettre finalement des doléances au ras des pâquerettes. Une baby-boomeuse absolument typique ! Et justement, elle s’en prend à Manuel Valls pour n’avoir promis que 40 euros de revalorisation des pensions. « Et oui, c'est le bordel ! » s’indigne-t-elle. « On y a pas pensé aux baby boomers de m.... On les a totalement oublié ! C'est ballot. Et... Y votent ! Mécontents, on le serait à moins... »

Certes. Mais est-il bien raisonnable de s’en prendre au chef d’un gouvernement socialiste, dernier bastion d’indulgence sur lequel les baby-boomers pourraient peut-être compter ? D’autant plus que la menace électorale brandie à l’adresse du Premier ministre (« Tu vois pas, qu'y prennent un coup d'sang et... Qu'ils votent en masse, pour la blonde ! Ce serait moche, non ? ») n’est absolument pas crédible. Nous sommes une génération de gauche et nous le resterons. nous serons les harkis générationnels du PS parce que nous n’avons nulle part où aller.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans

Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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samedi 14 mars 2015

« Reverse Mentoring » et délégitimation des baby-boomers

Les baby-boomers commencent à gâtouiller. C’est peu ou prou l’idée sous-jacente du tutorat inversé ou « Reverse Mentoring ». Exposée sur le site des Échos par Patrick Benoit, directeur associé chez CapGemini Consulting, la démarche part d’un constat peu contestable : « les outils digitaux et leurs usages (mobiles, réseaux sociaux, etc.) sont plus appropriés par la génération Y que par la génération du Baby Boom qui compose les hautes sphères du management », et donc la première devrait servir de guide à la seconde. Les jeunes cadres guideraient les vieux directeurs sur les chemins du web.

Hélas, note Patrick Benoit, ce raisonnement simple se heurte à la culture française du management, « fondamentalement habitée par la "légitimité pyramidale", par le respect de l’ancienneté et de la hiérarchie ». Faut-il bousculer cette culture, comme le pense le consultant ? Lui-même note que les jeunes collaborateurs sont « d’autant plus enthousiastes et motivés qu’il s’agit là d’une réponse positive à nombre de frustrations éprouvées au quotidien dans nos organisations ».

C’est souvent ainsi que commencent les révolutions ! Et nous ne sommes pas trop pressés d’en être les victimes. Les jeunes commenceront par nous faire ingurgiter cuillerée par cuillerée notre bouillie numérique. Cela les convaincra-t-il de nous donner la becquée jusqu’à notre dernier jour ? Ou bien de nous reléguer au plus vite dans quelque placard ? Méfiance...

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans

Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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vendredi 13 mars 2015

Quelle vision d’avenir pour une classe âgée et oisive ?

Notre basculement du baby-boom dans le papy-boom sera-t-il l’un des grands thèmes de la présidentielle de 2017 ? Sylvain Fort, associé-fondateur de l’agence de com’ Steele & Holt, y croit. Il le dit dans une tribune publiée par Les Échos. « Dans la période 2017-2022, une génération nombreuse et en moyenne nantie deviendra totalement dépendante d’une génération soumise aux aléas de la mondialisation », écrit-il.

Pas de doute, ce sera un choc ! « Le maintien du train de vie, des habitudes et du bien-être d’une génération nombreuse et éduquée, mais inactive risque clairement de faire basculer notre pays, en cinq ans, dans un modèle jamais vu et d’entraîner des réactions inédites », estime Sylvain Holt. Réactions inédites… mais probablement pas imprévisibles : impatiente de venir cracher sur nos tombes, la génération soumise aux aléas de la mondialisation fera déjà tanguer nos fauteuils roulants.

Pour M. Holt, « la seule vraie question est : quelle vision d’avenir de la France construire dans un pays dominé par une classe âgée et oisive ? » D’autres questions tout aussi vraies se poseront, j’en ai peur, et celle-là risque fort de trouver une réponse simple : pour la régler, il suffira que la « classe aisée et oisive », qui à l’aube de la septantaine n’aura pas vraiment besoin d’une « vision d’avenir », cesse d’être dominante ! Nul doute que les jeunes générations y pourvoiront.

Et puisqu’il leur incombera « d’identifier les meilleures manières de ne pas faire de la solidarité intergénérationnelle un fardeau insupportable », on peut aussi compter sur elles pour alléger le fardeau… Et après tout, nous l’aurons bien cherché.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans

Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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Des astres désastreux


Dans Le Figaro d’hier, Charles Jaigu donne la parole au philosophe Rémi Brague. Né en 1947, Rémi Brague est un enfant du baby-boom revenu de ses illusions. « Les baby-boomers ont empoisonné le monde pour la génération suivante », dit-il.

Et Charles Jaigu de commenter : « Comme dit la chanson des Enfoirés, qui fait tant polémique ces jours-ci : ‘’Vous aviez tout… Paix, liberté, plein-emploi, vous avez tout raté, dépensé, pollué…’’ Quand un Rémi Brague est d’accord avec un Jean-Jacques Goldman, c’est le signe que le monde est prêt à chavirer sur son axe et les astres à chuter dans les profondeurs du Néant. »

Oh ! c’est faire beaucoup d’honneur à notre génération ! Les astres que nous sommes s’apprêtent plutôt à entrer dans le troisième âge. Le monde ne va pas chavirer sur son axe, c’est nous qui allons devoir apprendre à manier le déambulateur.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans

Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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Un demi-siècle de mai 68

Les slogans de mai 68 nous restent en mémoire comme des exagérations romantiques. Pourtant, nous en avons souvent fait des règles de vie ! Pas au pied de la lettre, bien sûr, mais suffisamment pour biaiser notre comportement de vieux enfants gâtés. Par exemple :
* Sous les pavés la plage préfigurait les 35 heures, surtout sous forme de RTT qui nous ont permis de multiplier les week-ends au soleil… et qui font que notre vie repose désormais sur le loisir (la plage) et non plus sur le travail (les pavés) 
* L’art est mort, ne consommez pas son cadavre annonçait la marchandisation de l’art : des « œuvres » inertes (on songe aux « Balloon Dogs » de Jeff Koons) s’adressent à un public de consommateurs plus que d’amateurs. 
* Aimez-vous les uns sur les autres réduisait l’amour à un exercice physique. À l’heure où notre libido s’épuise, ne dirons-nous pas que nous avons moins aimé que baisé ? Résultat : nos mariages ont été moins productifs et plus fragiles que jamais auparavant : natalité en baisse et divorces en hausse.
Chiche que vous en trouvez plein d’autres du même acabit ? Dans Ils viendront cracher sur nos tombes, j’ai recyclé plusieurs de ces slogans ; vous verrez, ils annonçaient ce que serait le legs historique de la génération du baby-boom !

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans

Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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dimanche 8 mars 2015

Sexagêneurs, il est temps de numéroter nos abattis

Jean-Jacques Goldman, les baby-boomers ne lui diront pas merci. Toute la vie, sa chanson pour les Enfoirés, a ouvert une sorte de boîte de Pandore. Les jeunes y ont entendu une charge antijeunes et ont contre-attaqué, la querelle a débordé et dépasse à présent le cadre du conflit des générations.
Le site d’information israélien en français JSS News (oui, en français quand même) vient de rebondir sur le sujet. Et il nous met clairement en accusation :
« Les travaux de Louis Chauvel sur l’appropriation du capital par la génération du baby-boom, cette génération qui n’a pas fait d’enfants et a pu peser de tout son poids démographique pour préserver ses intérêts, nous montrent combien les dés du jeu économique et social peuvent être pipés. Non, une génération qui a vécu à crédit sur l’État et les ressources de la planète, en se rêvant à la fin de l’Histoire, dans une éternelle jeunesse, ne peut s’exonérer de sa responsabilité. »
 C’est exactement ce que je dis dans Ils viendront cracher sur nos tombes, ce blog mais aussi un pamphlet à paraître dans les tout prochains jours chez Chapitre.com. Mon livre est interdit aux moins de 60 ans. La barrière est illusoire, hélas : nous ne parviendrons pas à cacher longtemps toutes les raisons que nos enfants auront de cracher sur nos tombes.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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Les dividendes de la dépendance

Montaigne Capital a lancé voici quelques jours le fonds Silver Autonomie. Sa visibilité est encore limitée (Le Figaro l’a rebaptisé « Silver Économie ») mais il faut un début à tout. Et justement le bébé serait « le premier fonds français entièrement dédié à la problématique de la dépendance ».

C’est un pas de plus vers la décrépitude. Déjà, CPR Asset Management avait lancé Silver Age en 2013 puis Global Silver Age en 2014. « Cette action s'inscrit pleinement dans le domaine d'excellence santé-vieillissement du groupe Crédit Agricole, dont l'une des ambitions est d'accompagner le bien vieillir dans l'ensemble des territoires », écrivait CPR. Montaigne Capital va plus loin en s’intéressant au mal vieillir

Qui est censé investir dans Silver Autonomie ? Nous les baby-boomers, très probablement. Ainsi, quand l’heure de la dépendance sera venue, nous ne demanderons pas seulement à nos enfants de la financer : nous ferons du bénef’ avec.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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vendredi 6 mars 2015

Cet apartheid légué par les baby-boomers

Depuis la fin janvier, François Pupponi se répand dans les médias pour expliquer comment s’est installé dans les quartiers l’apartheid dénoncé par Manuel Valls. Le patron de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) n’y va pas par quatre chemins : la ségrégation ethnique a été systématique et organisée à partir des années 1980. « Ce n’est pas le fruit du hasard, c’est le fruit d’une volonté » dit-il. Délibérément, on constituait des cages d’escalier de Sénégalais, de Marocains, de Maliens, etc. Apparemment, tout le monde y trouvait son compte, y compris les habitants eux-mêmes « parce que les gens ne veulent pas se mélanger ».

Cela signifie aussi que beaucoup de gens, dans les trente dernières années, ont contribué au fonctionnement du système parmi les responsables des sociétés d’HLM, des collectivités locales et du ministère du logement. C’est-à-dire, pour l’essentiel, des cadres baby-boomers, qui ont agi, dit M. Pupponi, « par facilité, par faiblesse, par manque de courage ». Et qui font mine de découvrir aujourd’hui, emplis d’une surprise consternée, cette infraction caractérisée à leurs principes d’intégration et de mixité sociale.

Manuel Valls a été élu maire d’Évry en 2001, François Pupponi maire de Sarcelles en 1997 : c’est dire qu’ils connaissent depuis longtemps l’apartheid qu’ils dénoncent aujourd’hui ! Est-ce un hasard si, nés tous deux en 1962, ils ont attendu pour crever l’abcès que les parents baby-boomers de ce système inavouable soient partis en retraite ?

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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dimanche 1 mars 2015

Les Enfoirés ont pris un coup de vieux


Ils viendront cracher sur nos tombes, mais ils commencent déjà à cracher sur notre outre-tombe. L’immense web-tollé déclenché par le dernier clip des Restos du cœur a de quoi susciter quelque effroi. Les ados se sont enflammés contre les Enfoirés.

Objet du litige : un répons où alternent deux chœurs antagonistes, l’un de jeunes, l’autre d’artistes connus, parfois rassis.

‑ Vous aviez tout, paix, liberté plein emploi, nous c’est chômage, violence et sida, chantent les jeunes. Des portes closes et des nuages sombres, c’est notre héritage, notre horizon, le futur et le passé nous encombrent.
‑ Mais vous avez toute la vie, c’est une chance inouïe, répondent les vieux.
‑ Toute la vie, c’est des mots, ça veut rien dire.
‑ Tout ce qu’on a il a fallu le gagner. À vous de jouer. Mais faudrait vous bouger.
‑ Vous avez raté, dépensé, pollué…

Depuis lors, ça buzze, ça buzze ! La nouvelle génération reproche aux Enfoirés leur égocentrisme, leur irréalisme et leur arrogance anti-jeunes. Jean-Jacques Goldman, auteur de la chanson, est même sorti de son silence pour tenter de la défendre : « Les Enfoirés jouent le rôle des adultes qui leur répondent comme trop souvent : en se dédouanant et avec mauvaise foi, mais en espérant qu'ils feront mieux. Le fait que la jeunesse nous demande des comptes me semble la moindre des choses. »

Le malentendu est manifeste. Les Enfoirés sont depuis 1986 une institution typique de la génération du baby-boom ; Jean-Jacques Goldman est né en 1951. Il y a un second degré dans l’hymne des Enfoirés. Un second degré qui renvoie aux valeurs de notre génération. Les jeunes y entendent aussi un second degré. Mais c’est le leur, radicalement différent. Un fossé culturel s’est creusé entre générations. Il se refermera une fois la dernière pelletée de terre jetée sur nos dépouilles.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse un tableau consternant de nos œuvres.
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