lundi 31 août 2015

La « formidable jeunesse » veut purger violemment la vie politique française

« Formidable jeunesse » : c’était le thème de l’université d’été 2015 du Medef qui a eu lieu les 26 et 27 août. C’était gentil, non ? Pourtant, ça en énerve certains. « L'université d'été du Medef ferait mieux de s'interroger sur l'intérêt que les jeunes pourraient avoir à éponger les dettes de leurs prédécesseurs », grognent Pierre Alexis de Vauplane, Edouard Roblot et Jean-Baptiste Bernard au nom d’un Collectif Evariste Galois inconnu au bataillon mais formé, paraît-il d’une trentaine de jeunes de 20 à 35 ans.

Des « jeunes » ? Quasiment des vieux, si l’on songe qu’Evariste Galois est mort à vingt ans. Mais passons… Toujours est-il que, sous prétexte de Medef, le Collectif tire à boulets rouges sur l’ensemble de la génération du baby-boom. Dans un manifeste virulent publié par L’Express, il lui reproche de lui imposer une « triple dette financière, sociale et écologique ».

« Un jeune qui démarre aujourd'hui sa carrière n'aura pas assez de sa vie pour rembourser ces trois dettes », soulignent ces jeunes, qui reviennent avec amertume sur Toutela vie, la chanson gnan-gnan de Jean-Jacques Goldman qui a allumé la querelle des générations. « La France d'aujourd'hui est une cohorte de vieux votant pour des vieux », assurent-ils. Et de proposer une retraite obligatoire pour les hommes politiques au même âge que dans le privé. « La purge sera symboliquement violente », admettent-ils.

Ce que le Collectif Evariste Gallois dit en deux pages dans L’Express rejoint parfaitement ce que j’ai dit en 162 pages dans Ils viendront cracher sur nos tombes. Le problème est que ce sont des jeunes qui le disent, maintenant…

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions qu’elle fût !
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dimanche 30 août 2015

La laïcité va-t-elle mourir avec nous ?

Le Rapport annuel de l’Observatoire de la laïcité 2014-2015 vient de paraître, comme on l'a déjà signalé. Il pèse 358 pages : c’est dire s’il y avait à dire ! Une flopée de ministres y exposent leur point de vue et chaque fois, au nom du « vivre ensemble », ils soulignent que leur département accroît sa « prise en compte du fait religieux », ce qui est peut-être très bien mais ce qui est l’inverse de la laïcité. Et est-ce davantage qu’une manière politiquement correcte d’avouer un recul devant la montée de pressions religieuses ?

Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, note ainsi qu’il existe « depuis quelques années des groupuscules transnationaux islamistes qui agissent dans la prédication comme dans l’exercice de la terreur ». Et il ajoute : « Si je dois dater l’émergence de ces discours sur la scène française, je dirais qu’ils sont conséquents aux émeutes de 2005. À ce moment, un lien a durablement été rompu. » Et il insiste lourdement : « 30 ans de politique de la ville n’auront pas permis de résorber ces fractures ».

Depuis quelques années, les émeutes de 2005, 30 ans de politique de la ville… Que dénoncent ces indications chronologiques sinon l’échec de notre génération, celle du baby-boom ?


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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions qu’elle fût !

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mercredi 26 août 2015

L’Observatoire de la laïcité, institution typique du baby-boom

L’Observatoire de la laïcité est dans l’air du temps – ce qui n’est déjà pas bon signe puisque l’air du temps sent mauvais – et plein de bonnes intentions – ce qui est encore moins bon signe puisque l’enfer en est pavé. Annoncé en 2003 par Jacques Chirac, il n’a été créé qu’en 2007 et installé qu’en 2013. Dix ans pour commencer à observer : tant de précipitation oblige à se demander s’il y avait grand chose à voir. En effet, à quoi bon observer la laïcité ?

Laïcité : « Caractère de neutralité religieuse, d'indépendance à l'égard de toutes Églises et confessions », dit l’Académie française. Observe-t-on le vide, le noir intégral ou le zéro absolu ? Bien sûr que non ! On observe la matière, la lumière, la chaleur – on observe ce qui sort de la neutralité. L’Observatoire de la laïcité ne peut étudier que ce qui n’est pas la laïcité. Son nom même est un chef-d’œuvre de langue de bois. On reconnaît bien là une œuvre de notre génération de baby-boomers !

L’Observatoire montre un sens aigu du timing. Le 6 janvier dernier, il a réuni des représentants des cultes catholique, protestant, juif et musulman pour demander l’abrogation du délit de blasphème, encore en vigueur en Alsace-Lorraine. Le lendemain, les frères Kouachi attaquaient la rédaction de Charlie Hebdo au nom de l’islam. À la suite de quoi, l’Observatoire a préconisé, entre autres, de recruter davantage d’aumôniers musulmans dans les prisons : autant pour la laïcité !

Cahin-caha, néanmoins notre Observatoire observe. Il vient de rendre son bilan de la laïcité en 2014. On y reviendra.

mercredi 12 août 2015

Les glaciers fondent, ça finira par se (sa)voir

Les glaciers fondent, et vite ! Entouré d’une équipe internationale, le professeur Michael Zemp, de l’université de Zurich, a évalué l’étendue des dégâts grâce à une énorme base de données. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés par une revue spécialisée, le Journal of Glaciology. Ils sont sans appel : jamais les glaciers n’avaient reculé aussi vite qu’en ce début du troisième millénaire. 

Même si le réchauffement global s’arrêtait demain (on peut toujours rêver), le déséquilibre actuel entre la fonte en été et la reconstitution en hiver est tel que le recul des glaciers continuerait.


La base de données de Michael Zemp couvre des millénaires et des centaines de glaciers. Elle ne date donc pas d’hier. Elle révèle que la situation s’est aggravée depuis l’an 2000 mais que l’évolution était déjà très alarmante au 20ème siècle. Nous le savions bien au fond de nous : le premier rapport du Groupe international d’experts sur le climat (GIEC) date de 1990. Au cours du quart de siècle écoulé depuis lors, les baby-boomers au pouvoir ont préféré regarder ailleurs. Des fois qu’il aurait fallu changer notre mode de vie pour préserver la vie tout court de nos enfants…

samedi 8 août 2015

Le baby-boom n’est pas venu à bout de l’agriculture française

La France perd 26 m2 de terre agricole par seconde. Et ça ne date pas d’hier. Entre 1960 et 2010, d’après le ministère de l’Agriculture, la France a perdu 20 % de sa surface agricole. Le mouvement a été puissant surtout à partir des années 1970 – quand la génération du baby-boom s’est mise à recouvrir les fermes proches des villes par des milliers et des milliers de lotissements pavillonnaires, complétés par les routes pour aller travailler à la ville, et par les grandes surfaces pour faire les courses le samedi, et par les magasins de bricolage pour acheter de quoi réparer la voiture, et par les complexes cinématographiques pour aller se distraire parce que la vie n’est pas gaie dans les lotissements, et puis toujours des parkings, des parkings, des parkings...

Et malgré tous ces efforts urbanistiques de notre génération, il reste encore des paysans ? Ils sont coriaces, ces gens-là ! Il reste du boulot pour nos enfants…

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions qu’elle fût !
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mardi 4 août 2015

La protection sociale est avant tout la protection des vieux

Le site Boursier.com a analysé les chiffres de la protection sociale publiés voici quelques jours par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. « Certains postes ont été mieux servis que d’autres », remarque-t-il. C’est un euphémisme !

Ont été à la peine les prestations pour les familles et celles liées à la maternité. Autrement dit, les jeunes générations ont été mises à la portion congrue. Les dépenses de santé aussi ont augmenté moins vite que le reste. Est-ce parce que nous, baby-boomers, avons modéré nos dépenses en vieillissant ? Je ne parierais pas un kopeck sur cette hypothèse. Donc, si les dépenses ralentissent, c’est probablement parce que les jeunes se soignent moins.

Du côté des dépenses qui ont augmenté, vous pensez à quoi ? Gagné ! En 2013, les dépenses de vieillesse absorbaient 40 % des prestations…