mercredi 26 août 2015

L’Observatoire de la laïcité, institution typique du baby-boom

L’Observatoire de la laïcité est dans l’air du temps – ce qui n’est déjà pas bon signe puisque l’air du temps sent mauvais – et plein de bonnes intentions – ce qui est encore moins bon signe puisque l’enfer en est pavé. Annoncé en 2003 par Jacques Chirac, il n’a été créé qu’en 2007 et installé qu’en 2013. Dix ans pour commencer à observer : tant de précipitation oblige à se demander s’il y avait grand chose à voir. En effet, à quoi bon observer la laïcité ?

Laïcité : « Caractère de neutralité religieuse, d'indépendance à l'égard de toutes Églises et confessions », dit l’Académie française. Observe-t-on le vide, le noir intégral ou le zéro absolu ? Bien sûr que non ! On observe la matière, la lumière, la chaleur – on observe ce qui sort de la neutralité. L’Observatoire de la laïcité ne peut étudier que ce qui n’est pas la laïcité. Son nom même est un chef-d’œuvre de langue de bois. On reconnaît bien là une œuvre de notre génération de baby-boomers !

L’Observatoire montre un sens aigu du timing. Le 6 janvier dernier, il a réuni des représentants des cultes catholique, protestant, juif et musulman pour demander l’abrogation du délit de blasphème, encore en vigueur en Alsace-Lorraine. Le lendemain, les frères Kouachi attaquaient la rédaction de Charlie Hebdo au nom de l’islam. À la suite de quoi, l’Observatoire a préconisé, entre autres, de recruter davantage d’aumôniers musulmans dans les prisons : autant pour la laïcité !

Cahin-caha, néanmoins notre Observatoire observe. Il vient de rendre son bilan de la laïcité en 2014. On y reviendra.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire