Calais :
l’exemple phare de la manière dont la génération du baby-boom a traité les
problèmes nés de l’immigration. Ou plutôt, dont elle ne les a pas traités,
parvenant à conjuguer humanisme et inhumanité. Il y a vingt ans que la ville et
ses environs sont devenus un vaste cul-de-sac, si ce n’est un
cul-de-basse-fosse, pour des migrants illégaux aspirant à passer en Angleterre.
En 1999, on a
ouvert Sangatte. En 2002, on a fermé Sangatte. On a traité les symptômes,
multipliant murs, barbelés et CRS sans parvenir à guérir le mal. Amnesty
International vient de consacrer un dossier à la ville de Calais. « La
coexistence oscille entre hostilité, indifférence et solidarité »,
écrit l’association, qui voit midi à sa porte : « outre l’action
des associations et des ONG qui apportent assistance et aide aux migrants,
Calais pullule d’initiatives individuelles, comme si une partie de la
population s’était donné pour objectif de pallier la défaillance des politiques ».
Ce qui n’empêche
pas ladite population d’exprimer dans les urnes son avis sur ladite défaillance
des politiques : dimanche dernier, le Front National a obtenu 38,6 %
des voix à Calais-1, 45,25 % à Calais-2 et 49,45 % à Calais-3. La
récompense d’un talent particulier de ce parti ? Ou plutôt la sanction d’une
nullité particulière de notre génération ?
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