Gérard Courtois cherchait sans doute à (se) rassurer en
écrivant « Pourquoi la gauche peut mourir ». Ce titre d’un article
publié dans Le Monde mardi dernier évoque bien sûr la formule lancée
en juin dernier par Manuel Valls : « la gauche peut mourir ». Le journaliste veut y voir une « sombre
prophétie ». Mais évoquer une éventualité future peut servir à fermer
les yeux sur une réalité présente !
Une réalité qui ne date pas d’hier, à vrai dire, et Gérard
Courtois admet une « profonde crise structurelle ». Le
communisme a été quasiment éliminé en un quart de siècle, note-t-il, et « aujourd’hui,
c’est le socle historique – existentiel pourrait-on dire – du socialisme
municipal et départemental qui est ébranlé, voire menacé ». Il y voit une
vicissitude électorale, un aléa de la vie politique, une conséquence pratique
de divergences d'idées. Moi je dis qu’il se trompe.
Le sort électoral du Parti socialiste est une affaire de
génération. Le « socle historique » du socialisme municipal
est plus qu’existentiel : il est biologique. Le socialisme tel que le
représente le P.S. aujourd’hui est l’expression politique de la génération du
baby-boom ; l’un et l’autre ont fait la France telle qu’elle est depuis
les années 1980. Comme je le dis dans Ils
viendront cracher sur nos tombes, cette gauche-là va
mourir parce que nous sommes sexagénaires, tout simplement.
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