lundi 6 avril 2015

Pourquoi la gauche va mourir : parce que la gauche, c’est nous


Gérard Courtois cherchait sans doute à (se) rassurer en écrivant « Pourquoi la gauche peut mourir ». Ce titre d’un article publié dans Le Monde mardi dernier évoque bien sûr la formule lancée en juin dernier par Manuel Valls : « la gauche peut mourir ». Le journaliste veut y voir une « sombre prophétie ». Mais évoquer une éventualité future peut servir à fermer les yeux sur une réalité présente !

Une réalité qui ne date pas d’hier, à vrai dire, et Gérard Courtois admet une « profonde crise structurelle ». Le communisme a été quasiment éliminé en un quart de siècle, note-t-il, et « aujourd’hui, c’est le socle historique – existentiel pourrait-on dire – du socialisme municipal et départemental qui est ébranlé, voire menacé ». Il y voit une vicissitude électorale, un aléa de la vie politique, une conséquence pratique de divergences d'idées. Moi je dis qu’il se trompe.

Le sort électoral du Parti socialiste est une affaire de génération. Le « socle historique » du socialisme municipal est plus qu’existentiel : il est biologique. Le socialisme tel que le représente le P.S. aujourd’hui est l’expression politique de la génération du baby-boom ; l’un et l’autre ont fait la France telle qu’elle est depuis les années 1980. Comme je le dis dans Ils viendront cracher sur nos tombes, cette gauche-là va mourir parce que nous sommes sexagénaires, tout simplement.

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