Pourquoi
la COP est-elle 21 ? Parce qu’il y en a déjà eu vingt autres, à raison
d’une par an. La France en a toujours été l’un des grands participants, bien
entendu. Notre génération a donc prouvé qu’elle se souciait de l’avenir
climatique de ses enfants. Mais plus encore, elle a prouvé sa ridicule
inefficacité : depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont
augmenté de 45 %.
***************************************************************************** Blog interdit aux moins de 60 ans *****
lundi 30 novembre 2015
Les baby-boomers vont-ils se rattraper aux branches avec la COP21 ?
mercredi 25 novembre 2015
Seniors en expansion : un oxymore
Le site Senior
Actu revient sur l’étude effectuée par Seniorsphère Conseil auprès des
baby-boomers voici quelques mois. « Le marché des seniors, et notamment
celui des baby-boomers, est en pleine expansion », note le site. Rien
que cela devrait être un sujet de scandale : par nature, la vieillesse
n’est pas une période d’expansion (« D’ailleurs, d’une manière
générale, en vieillissant, la consommation diminue… », constate Senior
Actu un peu plus bas). Si notre marché est en expansion, c’est forcément,
quelque part, que nous suçons le sang des jeunes.
« Le fait est que c’est
cette génération qui a construit la société de consommation dans la quelle nous
vivons actuellement », insiste Senior Actu : avons-nous vraiment lieu de nous en
vanter ? L’expansion du marché des baby-boomers, soulignée
aussi par le Cercle des épargnants voici quelques jours, est une bonne
nouvelle pour les entreprises qui l’exploitent, bien sûr. Mais il vaudrait
mieux ne pas trop la souligner auprès des jeunes générations priées de cracher
au bassinet pour nourrir cette frénésie consommatrice.
dimanche 22 novembre 2015
Les jeunes entrepreneurs font mieux que les vieux
L’étude 2016 de BNP Paribas et Scorpio Partnership sur la création d’entreprise n’est pas très brillante pour la France. Mais elle l’est encore moins pour les baby-boomers. Intitulée L’Émergence du « millénipreneur », elle montre que les « millénipreneurs », entrepreneurs de moins de 35 ans issus de la « génération Y » née entre 1980 et 1995, font bien mieux que leurs aînés. Ce sont même des « serial entrepreneurs » qui ont créé en moyenne 7,7 entreprises, contre 3,5 pour les entrepreneurs baby-boomers. Ils réalisent un chiffre d’affaires supérieur de 43 %.
Et c’est tant mieux : peut-être pourront-ils ainsi nous payer des retraites pour lesquelles nous n’avons pas assez fait.
Et c’est tant mieux : peut-être pourront-ils ainsi nous payer des retraites pour lesquelles nous n’avons pas assez fait.
jeudi 19 novembre 2015
Des attentats en préparation depuis trente ans
Les
morts du Bataclan sont surtout des jeunes. L'horrible tragédie parisienne n’est pas seulement un
effet pervers de la guerre en Syrie. Les terroristes islamiques ne s’en
seraient pas pris à la France si la France n’avait pas été pour eux un terrain
de connaissance. De fait, le djihad recrute en France au sein d’une
jeunesse musulmane qui ne se sent pas à l’aise dans le pays. Leurs parents ou
leurs grands-parents sont arrivés en France pour travailler, puis les
frustrations se sont accumulées. « Français » est écrit sur leur
carte d’identité mais pas dans leur cœur.
Et pas
dans le nôtre non plus. Aussi favorable à l’immigration que notre génération
ait été sur le papier (voir mon livre p. 122 et suivantes), elle n’a pas su
intégrer les immigrés ni les convaincre de s’assimiler. Peut-être ne
tenaient-ils pas à nous ressembler – et comment le leur reprocher ? En
tout cas, nous n’avons ni trouvé, ni vraiment cherché les moyens d’éviter la
montée d’immenses déconvenues et le creusement d’une fracture massive.
Que la solution soit de combler cette fracture ou de l’accomplir pour de bon, elle incombera aux générations suivantes. Nous baby-boomers ne pourrons que contempler avec consternation les conséquences de notre incurie.
samedi 14 novembre 2015
Vian et les vieux
Le titre
de ce blog et du livre qui va avec (Ils
viendront cracher sur nos tombes, Paris,
Chapitre.com, 2015) doit évidemment quelque chose à J’irai
cracher sur vos tombes, le polar publié en 1946 sous la signature de Vernon
Sullivan, alias Boris Vian. Il y a là plus qu’un simple jeu de titres. Les
failles éducatives qui ont fait de nous, baby-boomers, une génération
irresponsable ne sont nulle part aussi visibles que chez Boris Vian.
Le
narrateur de J’irai cracher sur nos tombes, Lee Anderson, est un blond à
la peau claire, mais il se considère comme un noir parce qu’il a un huitième de
sang noir. Il a quitté une ville du Sud américain où son jeune frère a été
lynché pour avoir fréquenté une blanche. Il ne vit que pour le venger et
assassinera dans des conditions atroces les deux plus jolies blanches qu’il ait
pu trouver, Jean et Lou Asquith. Mauvaise conscience, racisme à l’envers, haine
de soi et des autres, identité mal assurée : les thèmes sociaux qui empoisonnent
le début du 21e siècle et qui auront taraudé une partie de notre génération
étaient en germe dans ce livre que beaucoup de nos parents ont lu (J’irai
cracher sur vos tombes a été un grand succès de librairie en 1947).
Comme
l’immense majorité d’entre eux, Boris Vian avait quelque chose à se faire
pardonner. À 22 ans, à la fin de ses études d’ingénieur, il était entré à
l’Afnor à peu près au moment où le régime de Vichy la déclarait d’utilité
publique. Tandis que les tout meilleurs de sa génération s’engageaient dans la
Résistance, il consacrait ses loisirs à jouer du jazz dans les caves de
Saint-Germain-des-Prés. Le Déserteur pourrait bien être une tentative
d’exorcisme de ses remords ! Boris Vian n’a pas montré plus de courage
lors des poursuites contre J’irai cracher sur vos tombes ; il s’est
même empressé de bricoler un « manuscrit original » en anglais pour
accréditer l’existence d’un vrai Vernon Sullivan qui n’aurait pas été son
pseudonyme.
Boris
Vian est mort en 1959 avant que notre génération ne puisse apprécier ses
nombreux ouvrages. Mais nous l’avons amplement redécouvert quand nous avons été
en âge : L’Écume des jours, L’Arrache-cœur, L’Herbe rouge sont
devenus des best-sellers à retardement dans les années 1960 et 1970. Nous y
avons trouvé une petite musique qui nous parlait, un écho de notre enfance,
nous nous y sommes reconnus. Qu’on les relise aujourd’hui : ces œuvres
attachantes racontaient en fait un monde à la dérive, prisonnier de ses
illusions, aussi brisé que le vase de Sully Prudhomme, notre monde à nous. J’irai
cracher sur vos tombes finit mal. Nous aussi.
jeudi 12 novembre 2015
Ils salivent déjà sur nos tombes
Il y a
quand même des gens qui ne viendront pas cracher sur nos tombes, tout au
contraire. « L’arrivée du papy boom fait saliver les pompes
funèbres », écrit allègrement Noémi Marois sur
le site d’Europe 1. Cinquante mille décès de plus par an dans cinq ans,
évidemment, ça ouvre des perspectives.
Le
secteur du funéraire, qui pèse déjà 2,5 milliards d’euros par an, est promis à
une expansion rapide. Enfin un secteur en bonne santé ! Croient-ils
vraiment que nous allons nous réjouir de contribuer à leur prospérité par notre
disparition ?
mardi 10 novembre 2015
Diminuer la retraite des vieux pour augmenter l’épargne des jeunes
Le
Point titre sur « la
baisse inexorable des retraites ». Ça commence à se savoir : les
réformes de ces dernières années avaient beau annoncer un retour à l’équilibre,
les recettes des caisses retraites augmentent moins vite que notre espérance de
vie n’allonge. En l’état , le trou va se creuser jusqu’en 2030. Autrement dit,
ne nous bouchons pas les yeux, jusqu’au moment où nous, baby-boomers, nous
aurons débarrassé le plancher.
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai
68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos
enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité,
énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent,
nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait
rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous
invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions
qu’elle fût !
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samedi 7 novembre 2015
Ils viendront cracher dans notre soupe
On peut
dire que le robot ménager ChefCuisine
a bien réussi son entrée en scène : cette machine à terminer chez soi des
plats gastronomiques sous vide a obtenu en un rien de temps de nombreuses
parutions dans la presse, qui le présente parfois comme « le Nespresso
du plat préparé ».
À
l’origine de l’engin, deux quadragénaires : le Suisse Jonathan Pennella,
ancien de chez Nestlé, et l’une des plus célèbres cuisinières françaises,
Anne-Sophie Pic, patronne de la Maison Pic à Valence, trois macarons au Michelin,
s’il vous plaît ! Jonathan Pennella assure avoir eu l’idée de l’engin
après avoir constaté qu’il n’y a eu « aucune
innovation majeure depuis dix ans » dans le domaine du matériel
culinaire. Les baby-boomers sont peut-être fines gueules, mais les grandes
innovations, les Seb et les Tefal, appartiennent à la génération d’avant. Nous
n’avons pas montré beaucoup d’imagination électro-ménagère.
jeudi 5 novembre 2015
Sexagénaire, ça commence comme sexe et ça finit comme missionnaire
Annie
Duperey, dans Voici,
incite les sexagénaires à faire des galipettes. « Ce n’est pas le
moment de remiser les outils au grenier », enjoint-elle. « On
va tenter de s’en souvenir » commente Voici, qui souffre
peut-être d’un alzheimer précoce.
L’actrice
déplore que les scénaristes d’Une famille formidable, sur TF1, lui imposent « une
chasteté progressive ». Son partenaire à l’écran, Bernard Le Coq, ne
commente pas. Il préfère positiver en se réjouissant d’être suivi par « un
noyau dur de spectateurs ». Ne reste-t-il de dur que le noyau ?
Ce blog vous parle ?
Parlez-en à vos amis, pourvu qu'ils aient plus de 60 ans !
Ce blog vous parle ?
Parlez-en à vos amis, pourvu qu'ils aient plus de 60 ans !
mardi 3 novembre 2015
Des magazines pour baby-boomers plein les kiosques
Il y
avait déjà Notre temps, Pleine vie, Senior plus, Vivre
plus, Nouvelle vie magazine et quelques autres, sans parler de titres au
lectorat chenu comme Le Pèlerin magazine, Burda magazine ou La
Veillée des chaumières, voilà que le groupe Prisma lance Serengo
pour les femmes retraitées : la ménagère de plus de 60 ans est très
tendance de nos jours.
Tendance
et jeune : « Vous serez vieux plus tard », assure le
premier numéro (…mais que ça ne vous empêche pas d’acheter aujourd’hui, pense
sans doute l’éditeur). Le marché de la presse marche sur deux jambes : les
lecteurs et les annonceurs. Les deux doivent être là pour qu’un journal vive.
Et il n’y a d’annonceurs que s’il y a de l’argent chez les lecteurs. La
prospérité actuelle de la presse pour les nouveaux vieux révèle à quel point
notre génération a les poches pleines.
Les
jeunes journalistes publient désormais leurs articles à côté d’annonces pour
des aides auditives ou des conventions obsèques. Pas sûr que ça les
enthousiasme.
dimanche 1 novembre 2015
Quand les baby-boomers sont au pouvoir, le Front national monte
« Quand
la gauche est au pouvoir, le Front national monte », avait dit Nicolas Sarkozy le 24
mars dernier sur RTL. Après d’autres, Laurent Fabius lui a répondu dimanche
dernier dans Le Supplément sur Canal+ en soupçonnant un « alzheimer
précoce » chez l’ancien chef de l’État. Car la leçon des trente
dernières années est que le Front national progresse aussi bien quand le
pouvoir est à droite que quand il est à gauche (ce que le FN lui-même
confirmait implicitement en globalisant gauche et droite sous l’appellation « UMPS »).
Cette
passe d’armes plutôt stérile entre baby-boomers (nés respectivement en 1946 et
1955) révèle surtout une chose : pendant toute la période où notre
génération soixante-huitarde a occupé le champ politique, le Front national
exécré par elle a gagné du terrain !
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai
68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos
enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité,
énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent,
nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait
rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous
invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions
qu’elle fût !
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