Les
morts du Bataclan sont surtout des jeunes. L'horrible tragédie parisienne n’est pas seulement un
effet pervers de la guerre en Syrie. Les terroristes islamiques ne s’en
seraient pas pris à la France si la France n’avait pas été pour eux un terrain
de connaissance. De fait, le djihad recrute en France au sein d’une
jeunesse musulmane qui ne se sent pas à l’aise dans le pays. Leurs parents ou
leurs grands-parents sont arrivés en France pour travailler, puis les
frustrations se sont accumulées. « Français » est écrit sur leur
carte d’identité mais pas dans leur cœur.
Et pas
dans le nôtre non plus. Aussi favorable à l’immigration que notre génération
ait été sur le papier (voir mon livre p. 122 et suivantes), elle n’a pas su
intégrer les immigrés ni les convaincre de s’assimiler. Peut-être ne
tenaient-ils pas à nous ressembler – et comment le leur reprocher ? En
tout cas, nous n’avons ni trouvé, ni vraiment cherché les moyens d’éviter la
montée d’immenses déconvenues et le creusement d’une fracture massive.
Que la solution soit de combler cette fracture ou de l’accomplir pour de bon, elle incombera aux générations suivantes. Nous baby-boomers ne pourrons que contempler avec consternation les conséquences de notre incurie.
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