La crise
grecque va à la rencontre d’une crise de génération. Quelles seront les répercussions de cette crise pour les prochaines élections régionales françaises ? a demandé Le Figaro à un spécialiste des sondages, Jérôme Sainte-Marie.
« Les
retraités craignent toute remise en cause de la monnaie unique, tant ils
sentent que le système dont ils dépendent est devenu fragile », a répondu le sondeur. En
revanche, « les actifs, et surtout ceux qui entrent sur le marché du
travail, sont plus sensibles au manque de croissance dans la zone euro. »
Comment
les politiques se positionnent-ils face à ce fossé des générations ?
Eh ! bien, ils « se préoccupent surtout des intérêts des gros
bataillons de votants que forment les seniors, même s’ils ne comptent pas leurs
paroles généreuses pour la jeunesse. » L’argent pour nous, des mots
pour nos enfants ! Et là-dessus, les partis politiques traditionnels
semblent assez d’accord. « Je partage le point de vue de monsieur
Hollande et de monsieur Valls », a déclaré Nicolas Sarkozy
au journal de TF1 mercredi soir.
Aux
élections régionales de cet automne, le clivage gauche/droite traditionnel
pourrait donc commencer à s’effacer devant un clivage vieux/jeunes de plus en
plus inéluctable. « Cette crise pourrait bien renforcer la prévention
des retraités à l’égard du vote FN », note Jérôme Sainte-Marie. Ce
dont on déduit « en creux » qu’elle pourrait bien aussi renforcer la
propension des jeunes actifs à voter Front national. Or la nature est ainsi
faite que les effectifs de notre génération de baby-boomers iront en se
réduisant d’élection en élection…