samedi 4 juillet 2015

Pourquoi on se fait suer en ville

Passionnant entretien avec Erwan Cordeau dans Terra Eco mardi dernier. L’urbaniste explique comment fonctionnent les « îlots de chaleur urbains » qui nous valent de crever de chaud en ville ces jours-ci. Les villes sont mal construites. « Il y a eu un vrai décrochage dans l’après-guerre. C’était l’époque du baby boom : la quantité importait plus que la qualité. Les architectes n’accordaient plus autant d’importance au bioclimatisme. Nous avons voulu des villes qui ne tenaient pas compte de l’environnement. Résultat : on a trop chaud. »

Nous autres baby-boomers ne sommes pas vraiment en cause : nos pères ont voulu bien faire en nous logeant dare-dare. Nous avons découvert trop tard pourquoi nos villes étaient plus chaudes que nos campagnes, à cause de ces fichus îlots de chaleur. La canicule de 2003 a fait progresser nos connaissances d’un coup.

« Construire de grands immeubles de bureaux – entièrement vitrés – peut être considéré comme une aberration », note ainsi Erwan Cordeau. « On l’a fait car on savait qu’on allait pouvoir recourir à la climatisation. Aujourd’hui, on se rend compte que cette climatisation rejette de la chaleur en ville. » Tiens donc ! Rejeter la chaleur de l’intérieur des locaux vers l’extérieur, c’est le principe même de la clim’. Avons-nous cessé pour autant de construire de grands immeubles de bureaux vitrés après 2003 ?

Il existe des moyens de lutte contre les canicules urbaines en jouant sur les plantations, les matériaux, les couleurs des bâtiments, etc. Comme dans pratiquement tous les autres domaines, nous avons laissé à nos successeurs le soin de faire l’effort.

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