Passionnant
entretien
avec Erwan Cordeau dans Terra Eco mardi dernier. L’urbaniste explique
comment fonctionnent les « îlots de chaleur urbains » qui nous valent
de crever de chaud en ville ces jours-ci. Les villes sont mal construites. « Il
y a eu un vrai décrochage dans l’après-guerre. C’était l’époque du baby boom :
la quantité importait plus que la qualité. Les architectes n’accordaient plus
autant d’importance au bioclimatisme. Nous avons voulu des villes qui ne
tenaient pas compte de l’environnement. Résultat : on a trop chaud. »
Nous
autres baby-boomers ne sommes pas vraiment en cause : nos pères ont voulu
bien faire en nous logeant dare-dare. Nous avons découvert trop tard pourquoi
nos villes étaient plus chaudes que nos campagnes, à cause de ces fichus îlots
de chaleur. La canicule de 2003 a fait progresser nos connaissances d’un coup.
« Construire
de grands immeubles de bureaux – entièrement vitrés – peut être considéré comme
une aberration », note ainsi Erwan Cordeau. « On l’a fait car on savait
qu’on allait pouvoir recourir à la climatisation. Aujourd’hui, on se rend
compte que cette climatisation rejette de la chaleur en ville. » Tiens
donc ! Rejeter la chaleur de l’intérieur des locaux vers l’extérieur,
c’est le principe même de la clim’. Avons-nous cessé pour autant de construire
de grands immeubles de bureaux vitrés après 2003 ?
Il
existe des moyens de lutte contre les canicules urbaines en jouant sur les
plantations, les matériaux, les couleurs des bâtiments, etc. Comme dans
pratiquement tous les autres domaines, nous avons laissé à nos successeurs le
soin de faire l’effort.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire