Non,
tout n’est pas négatif dans l’œuvre de notre génération, depuis vingt ans
qu’elle occupe tout ou partie du pouvoir en France. La reconstitution de L’Hermione,
la frégate de La Fayette, est une belle réalisation. C’est l’œuvre d’une
association présidée par l’écrivain Erik Orsenna puis par Benedict Donnelly,
baby-boomers nés respectivement en 1947 et en 1949.
Bon, il
faut quand même relativiser. Les principales chevilles ouvrières de cette
grande œuvre étaient d’avant le baby-boom, comme Jean-Louis Frot et le
charpentier de marine malouin Raymond Labbé, ou d’après le baby-boom, comme
Emmanuel de Fontainieu. Et puis, il a quand même fallu vingt ans pour
construire le navire là où onze mois avaient suffi au 18e siècle.
Mais, contrairement aux New-yorkais qui l’ont accueillie sans empressement,
n’allons pas bouder cette œuvre superbe.
Qui
soulève quand même une question : les plus beaux succès de notre
génération sont-ils dans l’imitation de nos ancêtres ? Qu’avons-nous donc
créé que nos descendants voudront reproduire dans deux siècles ?
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai
68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos
enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité,
énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent,
nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait
rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous
invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions
qu’elle fût !
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