Les ventes
de tabac ont baissé de 20 % en dix ans. Est-ce un succès de notre
génération baby-boomeuse ? On peut voir le verre aux quatre cinquièmes
vide ou au cinquième plein.
Nous
prétendons avoir pris conscience des effets sanitaires désastreux de la
cigarette et nous nous y attaquons – disons-nous. Moins 20 % en dix ans,
est un vrai résultat ? Nous avons suffisamment reproché à la génération
précédente d’avoir tergiversé pendant vingt ans avant interdire l’amiante,
reconnue cancérigène en 1977. Et nous avons tergiversé plus encore avec le
tabac, à côté de quoi l’amiante est presque une plaisanterie !
Les
buralistes ont manifesté mercredi devant le Sénat. On comprend leur désarroi.
Un cinquième de baisse de leurs ventes, ça pèse : vous imaginez qu’on vous
coupe 20 % de votre retraite ? Si, mus par le souci de l’avenir, nous
avions visé l’éradication du tabac à terme, nous aurions songé aussi à celle
des buralistes. Clairement, nous n’y avons pas songé, nous n’avons rien
préparé. L’avenir n’a jamais été notre affaire.
Pas
besoin d’être très complotiste pour voir dans la « lutte contre le
tabagisme » telle que nous l’avons pratiquée une bonne excuse pour
augmenter les recettes fiscales. Mais voilà que nous avons presque tué la poule
aux œufs d’or. Faut-il l’achever ou la revigorer ? Nous laissons à nos
enfants ce choix difficile.
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