lundi 27 juillet 2015

À nos enfants de choisir s’ils euthanasient ou non les buralistes

Les ventes de tabac ont baissé de 20 % en dix ans. Est-ce un succès de notre génération baby-boomeuse ? On peut voir le verre aux quatre cinquièmes vide ou au cinquième plein.
Nous prétendons avoir pris conscience des effets sanitaires désastreux de la cigarette et nous nous y attaquons – disons-nous. Moins 20 % en dix ans, est un vrai résultat ? Nous avons suffisamment reproché à la génération précédente d’avoir tergiversé pendant vingt ans avant interdire l’amiante, reconnue cancérigène en 1977. Et nous avons tergiversé plus encore avec le tabac, à côté de quoi l’amiante est presque une plaisanterie !

Les buralistes ont manifesté mercredi devant le Sénat. On comprend leur désarroi. Un cinquième de baisse de leurs ventes, ça pèse : vous imaginez qu’on vous coupe 20 % de votre retraite ? Si, mus par le souci de l’avenir, nous avions visé l’éradication du tabac à terme, nous aurions songé aussi à celle des buralistes. Clairement, nous n’y avons pas songé, nous n’avons rien préparé. L’avenir n’a jamais été notre affaire.


Pas besoin d’être très complotiste pour voir dans la « lutte contre le tabagisme » telle que nous l’avons pratiquée une bonne excuse pour augmenter les recettes fiscales. Mais voilà que nous avons presque tué la poule aux œufs d’or. Faut-il l’achever ou la revigorer ? Nous laissons à nos enfants ce choix difficile.

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