On va regretter Jean-Marie Le Pen. D’ailleurs, on le
regrette déjà. Il aura été le Grand Satan de référence pendant la plus grande
partie de notre âge adulte. Sa présence au second tour de la présidentielle en
2002 a été comme un premier cheveu blanc ou une première ride sur le visage
politique de notre génération.
Ses nouvelles déclarations à scandale ont provoqué un
tollé ? Formidable occasion pour Marine Le Pen : elle aura été la
première en plus de trente ans à s’opposer sérieusement à Jean-Marie Le Pen
sans recourir aux invectives.
Mais les gens ne sont jamais contents. On entend déjà les
rétropédalages : ah ! mais il ne faudrait pas croire que, parce que
la fille se débarrasse du père, le Front National a changé. Il était déjà
difficile de faire barrage au FN avec Jean-Marie Le Pen ; sans lui, ça va
devenir impossible. Jean-Marie Le Pen a été utile à Mitterrand, à Chirac, à
Sarkozy, à Hollande. Nous espérions que ça allait continuer. Hélas, même les
repoussoirs ne sont pas éternels. Nous n'étions déjà plus très sûrs de croire au père Noël ; il faut maintenant admettre que le père Fouettard n'existe pas.
Photo : Le Pen im Präsidentenwahlkampf 2007 par CC BY 2.5
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