samedi 11 avril 2015

Comment se passer de Jean-Marie Le Pen ?

On va regretter Jean-Marie Le Pen. D’ailleurs, on le regrette déjà. Il aura été le Grand Satan de référence pendant la plus grande partie de notre âge adulte. Sa présence au second tour de la présidentielle en 2002 a été comme un premier cheveu blanc ou une première ride sur le visage politique de notre génération.

Ses nouvelles déclarations à scandale ont provoqué un tollé ? Formidable occasion pour Marine Le Pen : elle aura été la première en plus de trente ans à s’opposer sérieusement à Jean-Marie Le Pen sans recourir aux invectives.

Mais les gens ne sont jamais contents. On entend déjà les rétropédalages : ah ! mais il ne faudrait pas croire que, parce que la fille se débarrasse du père, le Front National a changé. Il était déjà difficile de faire barrage au FN avec Jean-Marie Le Pen ; sans lui, ça va devenir impossible. Jean-Marie Le Pen a été utile à Mitterrand, à Chirac, à Sarkozy, à Hollande. Nous espérions que ça allait continuer. Hélas, même les repoussoirs ne sont pas éternels. Nous n'étions déjà plus très sûrs de croire au père Noël ; il faut maintenant admettre que le père Fouettard n'existe pas.


Photo : Le Pen im Präsidentenwahlkampf 2007 par Marie-Lan Nguyen (Jastrow), Wikipedia, CC BY 2.5

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