Fascinant, passionnant et terrifiant, le rapport remis
hier à Ségolène Royal par la fine fleur de la géologie, de l’océanographie
et de la climatologie françaises*. Intitulé Changement
climatique et niveau de la mer : de la planète aux côtes françaises, il décrit avec la plus froide objectivité à quelle sauce nous serons
mangés, ou plutôt à quelle marée nos descendants seront noyés.
« Les données accumulées depuis le début du XXe
siècle ont mis au jour une tendance significative », écrivent les
scientifiques : « le niveau de la mer a augmenté rapidement au cours du
dernier siècle, à un rythme jusqu’à 5 fois supérieur à celui des derniers
millénaires (de 1,5 à 3 millimètres par an). » On veut bien croire
qu’il ait fallu un peu de temps pour tirer les conclusions de ces observations.
Mais si notre génération possédait déjà un siècle de données décrivant une « tendance
significative », pourquoi a-t-il fallu attendre qu’un septième du
siècle suivant soit déjà écoulé ? Nous serions-nous caché la tête dans le
sable de nos plages en voie de submersion ?
Jean Jouzel, responsable de l’étude, est un baby-boomer né
en 1947. Mais la majorité de son équipe de rédaction* est plus jeune.
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* Serge Planton (Météo-France/CNRM), Gonéri Le Cozannet,
Olivier Douez, Déborah Idier et Vincent Petit (BRGM), Anny Cazenave (CNES),
Stéphane Costa (Université de Caen), Pierre Gaufrès, Vanessya Laborie et
Philippe Sergent (CEREMA), et François Hissel (ONEMA).
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