Les slogans de mai 68 nous restent en mémoire comme des exagérations romantiques. Pourtant, nous en avons souvent fait des règles de vie ! Pas au pied de la lettre,
bien sûr, mais suffisamment pour biaiser notre comportement de vieux enfants gâtés. Par exemple :
* Sous les pavés la plage préfigurait les 35 heures, surtout sous forme de RTT qui nous ont permis de multiplier les week-ends au soleil… et qui font que notre vie repose désormais sur le loisir (la plage) et non plus sur le travail (les pavés)
* L’art est mort, ne consommez pas son cadavre annonçait la marchandisation de l’art : des « œuvres » inertes (on songe aux « Balloon Dogs » de Jeff Koons) s’adressent à un public de consommateurs plus que d’amateurs.
* Aimez-vous les uns sur les autres réduisait l’amour à un exercice physique. À l’heure où notre libido s’épuise, ne dirons-nous pas que nous avons moins aimé que baisé ? Résultat : nos mariages ont été moins productifs et plus fragiles que jamais auparavant : natalité en baisse et divorces en hausse.
Chiche que vous en trouvez plein d’autres du même
acabit ? Dans Ils viendront cracher sur nos tombes, j’ai recyclé
plusieurs de ces slogans ; vous verrez, ils annonçaient ce que serait le legs historique de la génération du
baby-boom !
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et
éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à
présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme,
éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté.
Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que
ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce
pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com (166 pages, 12 €) dresse
un tableau consternant de nos œuvres.
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