Les
malheurs d’Areva, le géant français du nucléaire, s’étalent dans la presse.
Pertes énormes, licenciements, recomposition du capital, retards des chantiers
à Flamanville et en Finlande, c’est la cata. Et c’est encore une fois le
brillant résultat de décisions prises par la génération du baby-boom.
Le grand
programme nucléaire français du dernier quart du 20e siècle a été
l’œuvre de Framatome. Une entreprise née du secteur privé, créée par Schneider,
Merlin-Gérin et le groupe américain Westinghouse autour de la filière à eau
sous pression, supérieure à la filière française graphite-gaz cultivée par les
partisans d’une politique de « champions nationaux ».
Voici
une quinzaine d’années, emmenés par des baby-boomers du corps des Mines, l’État
et ses bras armés (CEA-Cogema, EDF, CDR…) ont mis la main sur le groupe bâti
par Jean-Claude Leny. Framatome a été englobé dans le nouveau groupe Areva. Sa
culture de métallurgiste, héritée de Creusot-Loire à la génération précédente,
s’est délitée dans une ambiance politico-polytechnicienne. Un mariage avec la
branche nucléaire de Siemens lui a été imposé au nom de l’entente
franco-allemande ; il en est sorti l’EPR, cause des déboires industriels
actuels.
Les
baby-boomers qui ont fait Areva sont aujourd’hui en retraite. Ceux qui l'ont défait aussi. À la génération
suivante de se débrouiller pour renflouer et relancer l’entreprise.
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