Vous
vous souvenez d’Ulla et de Barbara ? Elles étaient les porte-parole de la
centaine de prostituées qui avaient envahi l’église Saint-Nizier de Lyon pour
protester contre la répression policière envers leur profession. C’était début
juin 1975, il y a tout juste quarante ans.
Le monde
entier en avait parlé. Notre génération était jeune alors, et sans doute peu
cliente de cette corporation, mais nous avions ressenti un grand mouvement de
sympathie envers ces femmes (sauf exceptions) victimes à la fois d’exploitation
et de répression. Il fallait que ça change !
Et qu’avons-nous fait quand nous avons tenu les rênes ? Nous avons juste aggravé leur situation en créant le délit de racolage en 2003. Dans le même temps, nous avons laissé la prostitution se développer considérablement ‑ c’est chaud, une ville, la nuit ‑ une prostitution d’abattage, quasi esclavagiste,organisée par des réseaux étrangers.
Et qu’avons-nous fait quand nous avons tenu les rênes ? Nous avons juste aggravé leur situation en créant le délit de racolage en 2003. Dans le même temps, nous avons laissé la prostitution se développer considérablement ‑ c’est chaud, une ville, la nuit ‑ une prostitution d’abattage, quasi esclavagiste,organisée par des réseaux étrangers.
Plusieurs dizaines de prostitué(e)s ont marqué le quarantième anniversaire de l’action d’Ulla et Barbara en manifestant devant Saint-Nizier mardi dernier (voir le reportage d'Olivier Denoyelle et Pierre Lachaux sur France 3). Elles nous renvoient l’image de notre inconséquence. Nous, baby-boomers, nous nous moquions de l’ordre moral revendiqué par la génération de nos parents ? L’ordre humaniste de la nôtre a fait pire !
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