mardi 9 juin 2015

Les baby-boomers ont manqué le train

Les trains Intercités, ex Corail, font grise mine : le rapport TET : agir pour l’avenir, alias rapport Duron, les décrit comme un « maillon faible entre TGV et TER ». Le public y est attaché mais ressent, souligne le député socialiste Philippe Duron, une « exaspération face à une offre qui se dégrade depuis plus de vingt ans tant au niveau du service que du matériel ».

« Depuis plus de vingt ans » : une fois de plus, notre génération est mise en cause, implicitement mais très évidemment. Les trains d’autrefois partaient et arrivaient à l’heure. Nous avons laissé l’essentiel du réseau se dégrader peu à peu, sans rien décider, misant plutôt l’argent des contribuables sur le TGV ‑ à bien des égards l’antithèse de l’aménagement du territoire – et sur les TER – luxe ostentatoire des potentats régionaux.

Nous le savions bien, pourtant, que les choses allaient mal tourner. En 1995, le rapport Barel avait proposé des mesures de soutien – qui n’ont pas été prises. En 2005, un groupe de travail tripartite entre l’État, les régions et la SNCF avait examiné un dispositif de conventionnement sans parvenir à rien de concret.

Les matériels roulants avaient pour l’essentiel été mis en service dans les années 1980, avant l’arrivée au pouvoir des baby-boomers ; il était évident que ni les uns ni les autres ne dureraient toujours. Le premier renouvellement significatif interviendra en 2017, une fois l’essentiel des baby-boomers partis en retraite. Nous avons regardé passer le train, façon bovins – baby-boozeux.

Ce blog vous parle ?
Parlez-en à vos amis, pourvu qu'ils aient plus de 60 ans !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire