lundi 22 juin 2015

Vingt ans perdus dans la conservation artistique

À la première crue centennale de la Seine, 70 % des réserves du Louvre sont inondées. Si cela arrive demain, des trésors irremplaçables se trouvent noyés. Le Louvre prévoit donc d’installer ses réserves à Lens-Liévin. Un projet qui coince un peu, dirait-on. Au point que le président du Louvre, Jean-Luc Martinez, et ses directeurs* viennent de publier dans La Tribune de l’Art un manifeste en sa faveur.

Qu’y apprend-on ? Que la préfecture de police de Paris alerte depuis 2002 sur les risques de crue centennale. Treize années se sont déjà écoulées sans vrai résultat – treize années pendant lesquelles l’essentiel du pouvoir a été entre les mains de notre génération de baby-boomers.

Et la localisation des réserves n’est pas tout. « Plus grave », écrivent les directeurs, « ces réserves n’ont plus évolué dans leur technologies depuis ces vingt dernières années » : pas d’espace dédié pour la décontamination, pas d’installations ad hoc pour les chantiers de photographie et de numérisation, etc. Décidément, les fameuses « vingt dernières années » ont été une période lamentable, dans le domaine artistique comme ailleurs. Mais c’était qui, au juste, les vingt dernières années ?
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* Françoise Gaultier, Vincent Rondot, Marielle Pic, Sébastien Allard, Sophie Jugie, Jannic Durand, Xavier Salmon, Yannick Lintz, Dominique de Font-Reaulx, Vincent Pomarède, Sophie Lemonnier, Anne-Solene Rolland

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