« Il
y a vingt ans, Chirac était élu président, qu’en restera-t-il ? » demandait
Guillaume Perrault dans Le Figaro voici une quinzaine de jours. À en
croire l’éditorialiste, le premier fait qui restera dans les manuels d’histoire
est que « le nouveau président reconnaît la responsabilité de la France
dans la déportation des Juifs ». N’est-ce pas emblématique de notre
génération ? L’acte le plus notoire accompli du temps où nous étions dans
la force de l’âge est une déclaration verbale sur des événements survenus un
demi-siècle plus tôt !
Sur la
deuxième marche du podium selon Guillaume Perrault vient la reprise des essais
nucléaires dans le Pacifique, et sur la troisième le refus de participer à la
deuxième guerre d’Irak. Les essais nucléaires visaient à préparer une guerre
nucléaire dans l’espoir de l’éviter (si vis pacem, para bellum…), le non
aux Américains à éviter une guerre classique à laquelle nous étions préparés.
Deux manœuvres d’évitement, sur des territoires lointains au surplus :
notre génération n’aurait donc pas mieux à laisser dans les manuels
d’histoire ?
Il faut
croire que non. « En matière économique et sociale, le bilan est
beaucoup moins glorieux », poursuivait Guillaume Perrault. Parce qu’il
est glorieux d’avoir participé à la déportation des Juifs, réalisé des essais
nucléaires, échappé à une expédition militaire ? Il faut croire que oui. Du moins si l'on compare avec l’abandon du plan Juppé, à la flambée des impôts et de la
dette publique, aux émeutes urbaines de 2005…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire