samedi 23 mai 2015

Faut-il éparpiller l’héritage de nos enfants après l’avoir gaspillé ?


Bill Bonner persiste et signe. « Les marchés boursiers et obligataires [sont] manipulés au détriment des jeunes » insiste-t-il. Et le transfert de richesses des jeunes vers les vieux (qui se chiffre en milliers de milliards de dollars) n’est pas un accident explique-t-il dans La Chronique Agora ce mercredi. Ce colossal détournement est dû à trois facteurs :
  1. Au niveau du gouvernement, des groupes de pression et même de l’électorat, le pouvoir est entre les mains des seniors.
  2. Le gouvernement, aux ordres des personnes âgés, enchérit l’emploi des jeunes et prend des mesures favorables aux « barbes grises ».
  3. Le système de crédit « récompense la génération actuelle tout en repoussant les coûts à plus tard ».
L’essayiste américain veut bien convenir que nous n’avons pas toujours été conscients des conséquences de nos actes. Et le vrai coup d’envoi des politiques pernicieuses, la réforme du système monétaire en 1971, du temps de Nixon, est antérieur à l’arrivée aux affaires des baby-boomers. Mais nous en avons profité, et de plus en plus. Les nouvelles possibilités d’emprunt illimité « ont fait grimper le patrimoine des vieux croûtons et augmenté leur niveau de vie ». Alors que, en termes réels, le pouvoir d’achat des jeunes travailleur stagne depuis des décennies.

Les entreprises s’endettent pour investir… mais aussi pour racheter leurs propres actions, s'emparer d’autres entreprises ou verser des bonus à leurs dirigeants, toutes mesures qui profitent surtout à des gens plutôt âgés. Quant à la dette publique, « elle ne suit pas la personne qui l’a contractée dans le tombeau » : elle sera supportée par la génération suivante.

« Jeunes du monde entier, unissez-vous ! » conclut Bill Bonner. Euh… est-ce bien raisonnable ? Nous ne laisserons pas grand chose à nos jeunes : faudrait-il en plus qu’ils le partagent avec les jeunes du monde entier, qui sont beaucoup plus nombreux qu’eux ? À moins, ultime astuce de senior, que ce mot d’ordre ne les invite à partager le poids des dettes de leurs pères avec les enfants des autres…

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