jeudi 21 mai 2015

Nous avons surconsommé les espérances sociales

Même la grève n’est plus ce qu’elle était. Des mouvements sociaux ont lieu cette semaine chez les fonctionnaires. Ils n’iront pas bien loin, estime Leïla de Commarmond dans Les Échos. Elle cite Jean-Marie Pernot, chercheur à l’Ires : « 1995, 2003, 2010 : au cœur des grands mouvements sociaux de ces vingt dernières années était toujours posée la question du gouvernement d'après. Aujourd'hui, c'est un frein car quel peut être le gouvernement d'après ? 

Eh ! oui, quand nous manifestions voici vingt ans, dans la force de l’âge, l’avenir paraissait prévisible, les défilés étaient joyeux, la grève était une fête. Au mieux, on obtenait ce qu’on voulait, au pire, on gardait ce qu’on avait. Nos enfants n’ont pas ce luxe. Au mieux, ils garderont l’UMPS, au pire ils auront l’un des Fronts, de gauche ou national (et ce Front, ils l’auront dans le c…). À force de voracité (ce qu’on voulait) et d’immobilisme (ce qu’on avait), nous avons consommé d’avance non seulement leur argent mais leurs espérances.

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