Jean-Lucien
Hardy, un fonctionnaire européen dont le métier lui laisse le loisir de bloguer
d’abondance chez Médiapart, a
profité des commémorations du 8 mai 1945 pour « redécouvrir des
évènements qui ont profondément influencé toute l'histoire récente, mais dont
les faits ont tendance à s'estomper dans ma mémoire, comme n'importe quel
souvenir ». Ces faits s’estompent d’autant plus aisément de sa
mémoire qu’ils ont eu lieu largement avant sa naissance !
Nous
baby-boomers, nous ne connaissons pas la Deuxième guerre mondiale par les faits
mais par ce qu’on nous en a dit. « Ma génération d'après guerre a eu la
chance d'être bercée par des parents, des grand-parents et toute une génération
des gens profondément marqués par la barbarie nazie qui avait saccagé leur
jeunesse », écrit d’ailleurs Jean-Lucien Hardy. Il
serait juste de dire que la plupart de ces gens « profondément marqués
par la barbarie nazie » n’en ont eux-mêmes pas vu grand chose d’autre
que des patrouilles de troufions d’une barbarie toute relative. Nos parents
n’habitaient pas tous Tulle ou Oradour-sur-Glane. En réalité, notre jeune âge
en a été bien plus « saccagé » que le leur, car nous avons
tous entendu des récits horribles à propos de faits dont nos parents n’avaient
rien su en leur temps.
« J'ai appris bien des
choses que je me suis empressé de raconter à mes enfants », ajoute M. Hardy avec une
logique toute relative : si ce sont des choses qu’il a apprises, ce ne
sont pas des faits dont il se souvient. Et ses enfants ne pourront dire autre
chose que : « mon père m’a dit qu’il avait entendu à la télévision
que… ». Notre génération aura vécu dans un grand confusionnisme
mémoriel ! Tout ça pour finir par un alzheimer, c’était bien la
peine !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire