vendredi 15 mai 2015

François Hollande, Lider Baby-boomo

Dans la génération du baby-boom, il fallait avoir le cœur spécialement dur ou l’esprit spécialement américanisé pour ne pas aimer Cuba. Il me semblait qu’à force de dictature (inefficace, en plus !), ce mythe-là avait quand même pris du plomb dans l’aile. Qu’il s’était endormi au fond de nos placards avec notre vieux T-shirt à l’effigie de Che Guevara, « le héros typique de notre génération » comme je le dis dans Ils viendront cracher sur nos tombes (p. 13-14).

Je me trompais, la visite de François Hollande à Cuba l’a montré. Visiter Cuba, encore, très bien, le pays a sûrement besoin qu’on lui tende la main. Mais aller baiser les babouches de Fidel Castro et quitter ravi un homme « qui a fait l’histoire », c’est autre chose. L’histoire de Cuba sous le Lider Maximo a été plus défaite que faite. Et si Cuba joue un rôle « historique » de nos jours, c’est davantage à Guantanamo qu’à La Havane ! François Hollande n’a fait que sacrifier à un mythe défraîchi, dans l’espoir peut-être que le saint homme daignerait faire un miracle et ramener la France au temps des Trente glorieuses.

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