Dans la
génération du baby-boom, il fallait avoir le cœur spécialement dur ou l’esprit
spécialement américanisé pour ne pas aimer Cuba. Il me semblait qu’à force de
dictature (inefficace, en plus !), ce mythe-là avait quand même pris du
plomb dans l’aile. Qu’il s’était endormi au fond de nos placards avec notre vieux
T-shirt à l’effigie de Che Guevara, « le héros typique de notre
génération » comme je le dis dans Ils
viendront cracher sur nos tombes (p. 13-14).
Je me
trompais, la visite de François Hollande à Cuba l’a montré. Visiter Cuba,
encore, très bien, le pays a sûrement besoin qu’on lui tende la main. Mais
aller baiser les babouches de Fidel Castro et quitter ravi un homme « qui
a fait l’histoire », c’est autre chose. L’histoire de Cuba sous le
Lider Maximo a été plus défaite que faite. Et si Cuba joue un rôle
« historique » de nos jours, c’est davantage à Guantanamo qu’à La
Havane ! François Hollande n’a fait que sacrifier à un mythe défraîchi,
dans l’espoir peut-être que le saint homme daignerait faire un miracle et
ramener la France au temps des Trente glorieuses.
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