vendredi 29 mai 2015

Nous avons craché sur leurs urnes, ils cracheront sur nos tombes

Natacha Polony ne nous lâchera pas. Pour elle, on le disait l’autre jour, tous nos méfaits des vingt dernières années étaient en germe dans l’élection présidentielle de 1995. En fait, corrige-t-elle dans Le Figaro de samedi, il n’y avait pas que l’élection. Il y avait aussi la monnaie unique, « une fausse bonne idée, une astuce subalterne de technocrate », comme disait Cornelius Castoriadis la même année dans L’Événement du jeudi. En interdisant l’inflation, la monnaie unique allait produire du chômage et imposer une hégémonie allemande.

Or, souligne l’éditorialiste, une occasion d’en sortir s’est présentée en 2005 avec le référendum sur le traité constitutionnel européen, il y a pile dix ans ce 29 mai. Et le peuple français a saisi cette occasion : il a voté non ! Mais ça a été oui quand même : une fois Nicolas Sarkozy élu, le traité de Lisbonne a été adopté par un simple vote du Congrès. Haha ! électeur français, tu as voulu faire le malin ? Pends donc ça dans la g… !

Natacha Polony voit dans ce non transformé en oui la « première manifestation massive d’une forme de fracture entre ce qu’on a appelé ‘les élites’ et ‘le peuple’ ». Mais elle pourrait aussi bien y voir un choix imposé par la génération au pouvoir, la nôtre, aux générations suivantes. Cette fracture-là n’est pas moins grave.

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