Natacha
Polony ne nous lâchera pas. Pour elle, on le disait l’autre jour, tous nos méfaits des vingt dernières années étaient en germe dans l’élection présidentielle de 1995. En fait, corrige-t-elle dans Le Figaro de
samedi, il n’y avait pas que l’élection. Il y avait aussi la monnaie
unique, « une fausse bonne idée, une astuce subalterne de
technocrate », comme disait Cornelius Castoriadis la même année dans L’Événement
du jeudi. En interdisant l’inflation, la monnaie unique allait produire du
chômage et imposer une hégémonie allemande.
Or, souligne l’éditorialiste, une occasion d’en sortir s’est
présentée en 2005 avec le référendum sur le traité constitutionnel européen, il
y a pile dix ans ce 29 mai. Et le peuple français a saisi cette occasion :
il a voté non ! Mais ça a été oui quand même : une fois Nicolas
Sarkozy élu, le traité de Lisbonne a été adopté par un simple vote du Congrès.
Haha ! électeur français, tu as voulu faire le malin ? Pends donc ça
dans la g… !
Natacha Polony voit dans ce non transformé en oui la « première
manifestation massive d’une forme de fracture entre ce qu’on a appelé ‘les
élites’ et ‘le peuple’ ». Mais elle pourrait aussi bien y voir un
choix imposé par la génération au pouvoir, la nôtre, aux générations suivantes.
Cette fracture-là n’est pas moins grave.
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