Voici
dix ans, fin mai 2005, les électeurs français répondaient « non » au
référendum sur le traité de constitution européenne. Deux ans plus tard, le
traité de Lisbonne, aux dispositions presque identiques, était adopté par voie
législative.
Ce bras
d’honneur au peuple souverain a marqué le summum de la démocratie façon
baby-boomers. Car les députés qui venaient d’être élus appartenaient très
majoritairement à notre génération (leur âge moyen était de 55 ans). Nous
étions pour cette Europe-là, nous n’avons pas supporté un « non »
voté surtout par de plus vieux et de plus jeunes que nous.
Et tout
ça pour quoi ? « Dix ans après, les Français rediraient non »,
révélait Le Figaro vendredi, sur la base d’un sondage IFOP. Et plus
massivement encore qu’en 2005 : 62 % au lieu de 55 %. Les résultats détaillés
du sondage ne permettent pas d’isoler exactement le vote des sexagénaires
(ils sont répartis dans les catégories 50 à 64 ans et 65 ans et plus). Mais
chez les moins de 35 ans, le résultat est catastrophique : si le
référendum avait lieu aujourd’hui, 38 % voteraient non, 26 % seulement voteraient oui et 36 % ne savent pas ce qu’ils feraient !
Nous
avons tordu le bras à la démocratie, les électeurs ne nous disent pas merci.
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