Depuis
longtemps, une loi protégeait les vieux locataires : pour éjecter un
locataire âgé de plus de 70 ans, si ses revenus étaient inférieurs à 1,5 fois
le SMIC, il fallait lui proposer un logement équivalent. La loi ALUR a changé
cela l’an dernier : le seuil de protection a été abaissé à 65 ans.
Autrement dit, notre génération, au moment de quitter le pouvoir, s’est débrouillée
pour élargir la garantie dont elle allait bénéficier…
***************************************************************************** Blog interdit aux moins de 60 ans *****
samedi 31 octobre 2015
jeudi 29 octobre 2015
Dix ans après Clichy-sous-Bois
Toute la
presse bruit ces jours-ci du dixième anniversaire des émeutes de
Clichy-sous-Bois et d’ailleurs, déclenchées par la mort de Zyed et Bouna, deux
ados électrocutés alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police.
Notre génération humaniste, nourrie des idées de mai 68, s’était émue de la
situation. Pourquoi des émeutes ? Pour des raisons sociales : les
habitants des quartiers émeutiers étaient pauvres. Et puis ces quartiers étaient
moches.
On allait arranger ça. Jean-Louis Borloo, ministre de la Ville (et né
en 1951), avait lancé l’énorme programme national de rénovation urbaine, avec
plus de 45 milliards d’euros de dépenses au profit des « quartiers »
en dix ans.
Mais au
bout de ces dix ans, on a le sentiment d’un tonneau des Danaïdes : les
« quartiers » restent en crise, le mécontentement y bouillonne, la
délinquance s’étend… sauf là où les islamistes font régner l’ordre. L’apartheid
y règne, assure Manuel Valls (né en 1962). En claquant ces milliards, notre
génération a peut-être fait preuve de générosité, mais sûrement pas
d’efficacité.
mardi 27 octobre 2015
L’épargne est une côte pentue pour nos enfants
« La
génération X a toute une côte à remonter si elle veut combler l’écart de
richesse qui la sépare des baby-boomers », écrit
Gérard Bérubé dans le journal canadien Le Devoir. Sa remarque
concerne la génération X américaine. Mais la métaphore de la côte à remonter
rejoint à merveille les premières lignes de mon livre, Ils
viendront cracher sur nos tombes :
La France est en panne. Le cycle économique ne repart pas. Un cycle pourtant, ça roule ? Ah ! ça, ça dépend de qui pédale et qui tient le guidon. Le guidon, c’est nous, la génération du baby-boom. Nous n’avons jamais été très bons pour pédaler. Nous finissons en roue libre. Nous avons vécu sur l’élan donné par nos parents, puis nous avons dévalé la pente. Mais nous voilà en bas et nous comptons sur d’autres pour pédaler dans la remontée.
« À leur cycle de vie actuel, les X ont un avoir net
inférieur de 20 % à ce qu’il était pour les boomers à la même étape de
leur vie, 20 ans plus tôt », note Le Devoir, citant une
étude de JP Morgan Asset Management. La situation n’est probablement pas
meilleure pour la France. Mais soyons optimistes, cette inégalité
générationnelle a aussi un bon côté : l’amélioration de la situation de
nos enfants n’en sera que plus spectaculaire le jour où nous casserons notre
pipe. Peut-être viendront-ils danser sur nos tombes, après tout ?
Mais pas d’enthousiasme hâtif : l’État, que nous avons
fait grossir sans cesse, récupérera sûrement une bonne partie de leur héritage.
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Parlez-en à vos amis, pourvu qu'ils aient plus de 60 ans !
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samedi 24 octobre 2015
Requiem pour nos diesels
On
connaît la pub : deux frères chez un notaire, leur père lègue à l’un ses
richesses, à l’autre sa Volkswagen, et c’est le premier qui se sent lésé !
Mais la scène relève sans doute d’un passé révolu si la VW de l’histoire est
une diesel…
Depuis
vingt-cinq ans, nous nous sommes gavés de diesel. Le diesel ne représentait
qu’un tiers des ventes d’automobiles en 1990. Nous avons porté la proportion à
77,3 % en 2008. Elle est retombée à 68 % en 2014 : on est tenté
d’expliquer ce recul par l’arrivée d’acheteurs plus jeunes… Et nous découvrons
d’un coup que nous avons fait fausse route. Même sans tricher sur les
logiciels, le diesel est autrement plus polluant que l’essence.
En 2009,
nous avons imposé l’installation de filtres à particules sur les voitures
neuves : les jeunes automobilistes paient désormais plus cher pour ménager
nos vieux poumons. Mais plus de six diesels sur dix actuellement en circulation
sont antérieurs à 2009, achetés pour l’essentiel par des baby-boomers… Et nos
enfants seront bien embêtés quand le notaire leur annoncera qu'ils en héritent.
jeudi 22 octobre 2015
Ouf ! les retraites complémentaires sont (peut-être) sauvées
Les
partenaires sociaux se sont mis d’accord sur l’avenir des retraites
complémentaires (sauf la CGT et FO, tout de même). Soulagement dans les
chaumières : les caisses de retraites ne vont peut-être pas déposer le
bilan.
En
termes générationnels, que signifie cet accord ? Que les baby-boomers
n’auront pas à se serrer la ceinture. Eux, qui partent en retraite tôt,
conserveront un sérieux espoir de percevoir en retraites bien plus qu’elle n’ont
versé en cotisations. La charge sera supportée par leurs cadets et par leurs
enfants, qui prendront leur retraite plus tard avec à peu près zéro espoir de
récupérer leur mise.
On
comprend les soupirs d’aise des éditorialistes vieillissants, comme Bernard
Stéphan dans La
Montagne ! Mais attention, l’accord signé par les négociateurs
chenus du Medef et des syndicats doit encore être approuvé par la base.
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai
68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos
enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité,
énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent,
nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait
rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous
invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions
qu’elle fût !
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mardi 20 octobre 2015
Les baby-boomers, champions du conformisme économique
À l’insu
du commun des mortels, un sourd conflit agite les économistes universitaires,
qui ont voté le 15 octobre pour élire leurs représentants au Conseil national
des universités. Cette petite profession de moins de 2.000 praticiens se divise
entre orthodoxes et hétérodoxes. Pour les orthodoxes, l’économie est une
science et tout est dans les chiffres. Pour les hétérodoxes… ça n’est pas si
simple.
La division n’est pas politique : la gauche est fortement
représentée dans les deux camps. La
génération du baby-boom penche massivement en faveur de l’orthodoxie.
Porte-étendard des hétérodoxes, l’Association française d’économie politique
(AFEP) a calculé que dans la période 2005-2011, « sur 120 nominations
de professeurs, seuls 6 appartenaient à des courants minoritaires, soit 5%. ».
Dans notre époque post-soixante-huitarde, nous avons cru représenter la liberté
de pensée. En réalité, en économie comme ailleurs, nous aurons manifesté
pendant toute notre vie active un conformisme en béton, faisant de notre mieux
pour empêcher l’émergence d’idées neuves.
dimanche 18 octobre 2015
La mairie de Paris prend les vieux pour des cons
La mairie de Paris multiplie les cadeaux aux
« seniors », constate Perline dans un
article au vitriol de Politis (« les seniors sont les vieux,
après passage de la novlangue », précise-t-elle). La raison en est claire : « politiquement,
les papy-mamy boomers sont très intéressants : nombreux, généralement en
forme et… électeurs ». Anne Hidalgo, maire de Paris, les a donc
choisis comme « faire-valoir ».
Elle
a multiplié les réductions, services et autres avantages accordés à notre
génération et aux précédente.
Oui mais, dit Perline, tous ces avantages, il
faut savoir qu’ils existent, et il faut se lever tôt pour en profiter : « la
mairie de Paris ne VEUT PAS que les vieux bénéficient de ce qu’elle dit leur
proposer ». Tous ces avantages ne sont que de la propagande
électorale. « La mairie de Paris est vieille, et prend les vieux pour
des cons et des faire-valoir de bonnes actions », s’insurge la
polémiste. « Et il faudrait voter pour ça ? »
jeudi 15 octobre 2015
Un rapport officiel exhumé vingt ans après accuse les baby-boomers
Malgré
ses erreurs (« les chiffres sont à côté de la plaque »,
note-t-il), le rapport avait globalement vu juste : « si les
chiffres sont faux, le déroulement est bon ! » Sous la houlette
du journaliste Jean Boissonnat, les experts du Commissariat au plan avait bien
vu ce qui risquait de se passer.
« Et
le pire des scénarios imaginés par la Commission ressemble terriblement à notre
histoire passée, présente et à venir », constate Jean-Marc Vittori. D’une gentillesse naturelle,
ce dernier, ne désigne pas de coupables. Mais ce post-baby-boomer né en 1958
aurait clairement pu nous accuser, nous ses aînés : notre génération a
bien vu dans quel sens le monde évoluait mais a été incapable de s’y adapter.
La France est entrée avec nous dans une période de marasme économique.
Pourquoi ? Parce que « le cadre politique et juridique dans lequel
s’inscrit [la stratégie des entreprises] n’a pas bougé – ou pas assez,
ou mal ». Une fois au pouvoir, nous avons eu tout faux. Les yeux
grands ouverts, notre génération a envoyé le pays dans le mur.
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mardi 13 octobre 2015
La Sécu, reflet des baby-boomers
« La
sécu fait plus que son âge », déplore Gaël Jeanson dans Contrepoints.
Quel âge, déjà ? Soixante-dix ans, comme la génération du baby-boom. La
sécurité sociale, c’est nous. Elle a évolué avec nous, nous l’avons faite ce qu’elle
est. Elle nous a accompagnée toute notre vie et nous en avons largement
profité. Largement… ou abusivement ?
« Depuis
déjà vingt ans, (…) le rapport entre masse salariale et bénéficiaires des
prestations ne permet plus un financement sain. », souligne Gaël Jeanson. « Depuis
déjà vingt ans », autrement dit, à partir du moment où notre
génération a commencé à occuper les postes de commande. Nous avons laissé le
déficit de la sécu se creuser peu à peu jusqu’à atteindre près de 12 % de
la dette française. Nous avons bien vu venir le désastre futur, mais nous
n’avons jamais voulu y remédier vraiment.
Le mal
vient surtout de la branche santé. La logique voudrait qu’on y fasse des
économies. Pourtant, le gouvernement compte faire porter l’essentiel des économies
sur la branche famille. Nous avons refilé nos dettes à nos enfants avec la
CADES, nos enfants vont les faire supporter par nos petits-enfants…
dimanche 11 octobre 2015
Les jeunes sont notre solution : à eux de banquer
Mais il
sait bien qu’il est plus facile de dire que de faire. « Un vieux monde s'accroche et veut
imposer son logiciel à la France du XXIe siècle », a-t-il
déclaré voici quelques jours à Jactiv Ouest France. « Forcément,
cela ne marche pas. La réalité, c'est que nous nous enfonçons dans les déficits
à la charge des générations futures. » Et Bernard Spitz de conclure
que les jeunes « ne sont pas notre problème, ils sont notre
solution. »
Allez,
disons-le franchement : notre problème, c’est nous. L’ennuyeux, c’est que
nous sommes aussi le problème des jeunes. Faire rembourser nos déficits par les
générations futures est en effet une solution pour nous, mais c’est un problème
pour elles ! Nous prenons les jeunes pour des vaches à lait ; n’allons
pas en plus les prendre pour des idiots.
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai
68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos
enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité,
énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent,
nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait
rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous
invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions
qu’elle fût !
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vendredi 9 octobre 2015
Inondations du Sud-est : nous avons trempé là-dedans
On n’avait
jamais vu ça ? De telles intempéries, on en avait déjà vu ; le
problème est en réalité qu’on n’avait jamais vu tant de constructions là où
l’eau peut monter vite. Pas d’habitants, pas de victimes…
Alors,
on n’avait pas prévu ça ? Vous plaisantez ? il y a longtemps que
l’analyse a été faite. Mais comme nous n’avons pas envie d’avouer nos fautes
(et de détruire les sympathiques pavillons que nous nous sommes fait construire
dans les années 1980), nous nous contentons de pousser des lamentations à chaque
catastrophe, en assurant les victimes de notre solidarité et en laissant nos
enfants traiter le problème, s’ils le peuvent, ou payer les cotisations de
catastrophes naturelles, s’ils ne le peuvent pas.
mercredi 7 octobre 2015
Les violences chez Air France, un legs du baby-boom ?
Un
scandale isolé, les violences exercées au sein du comité central d’entreprise
d’Air France le 5 octobre ? Pas sûr. Ouest
France vient de publier une intéressante
interview du professeur Jean-François Amadieu, de l’université
Paris I. « Depuis 1995, il y a une montée de radicalisation des
conflits et depuis ça ne s'est jamais démenti », souligne ce
spécialiste des relations sociales. « (…) Comme illustration de la
radicalisation des conflits depuis quelques années, c'est caractéristique. Cela
symbolise ce qu'on traîne depuis dix ans, vingt ans. A chaque conflit, on est
toujours à la limite de quelque chose d'encore plus grave. »
La
contestation sociale a toujours été un aspect fort de notre génération. Nous
étions revendicatifs, nous n’aimions pas les patrons. Une fois devenus patrons,
ou sous-patrons, dans les années 1990, nous aurions dû rénover les relations
sociales, non ? En fait, il s’est passé l’inverse : nous avons laissé
la grogne tourner vinaigre…
lundi 5 octobre 2015
Emmanuel Macron et les habits neufs des baby-boomers
Notre
génération se pense (et vote) comme une génération de gauche. Et elle se
comporte en génération libérale. Nous avons proclamé en mai 1968 que nous
voulions « jouir sans entraves » : en voilà de l’ultra-libéralisme.
Liberté d’avorter et liberté d’avoir un enfant, quitte à le faire faire par
quelqu’un d’autre, liberté de se marier avec quelqu’un du même sexe et liberté
de divorcer sur un claquement des doigts, liberté d’aller et de venir, fût-ce
en polluant les cieux, liberté de ne pas être privé de liberté en cas d’infraction
à la loi… Mais nous sommes quand même une génération de gauche dans la mesure
où nous voudrions que l’État finance ces libertés (liberté individuelle pour
les migrants de s’installer où ils veulent, mais obligation collective pour le
pays d’accueil de pourvoir à leurs besoins…).
Cette
contradiction intrinsèque, cette énorme faille intérieure que nous n’avons
jamais voulu voir, Emmanuel Macron la voit et le dit. Il ne crache pas encore
sur nos tombes, mais il crache déjà sur nos illusions.
vendredi 2 octobre 2015
Des maires qui n’auront pas de rue à leur nom
Depuis
quelques semaines, les maires de France se plaignent bruyamment de la réduction
des dotations de l’État. Disons même qu’ils mettent beaucoup plus d’énergie à
se plaindre qu’à tenter de réduire leurs dépenses. Et que leurs lamentations
s’élèvent opportunément au moment où les contribuables locaux reçoivent leurs
avis de taxe foncière et de taxe d’habitation…
« Les
collectivités locales dépensent trop depuis vingt ans », s’indigne Stéphane Rossard dans Contrepoints.
« Elles vivent au-dessus de leurs moyens ! » Mais qui
sont « les collectivités locales » ? ? Derrière
cette désignation d’un commode anonymat, il y a des élus et des fonctionnaires
locaux, des hommes et des femmes en chair et en os. Or la majorité de ces gens
qui ont occupé le pouvoir dans les collectivités locales depuis vingt ans sont
des nôtres !
Bien entendu, ces enfants du baby-boom n’assument pas
leur laxisme dépensier. À les en croire, ils ont dépensé pour le bien des
citoyens, ils ont investi pour l’avenir. À avoir tant investi, ils ont préparé
un avenir radieux ! Mais l’avenir des vingt dernières années, c’est
maintenant : on voit le résultat.
S’il y a
la moindre justice dans la postérité, les maires baby-boomers seront les
premiers de l’histoire à ne pas avoir de rue à leur nom dans la commune qu’ils
ont dirigée. Peut-être même grattera-t-on leur nom sur les registres de
délibérations. Aller cracher sur leurs tombes sera un minimum minimorum.
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai
68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos
enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité,
énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent,
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