À l’insu
du commun des mortels, un sourd conflit agite les économistes universitaires,
qui ont voté le 15 octobre pour élire leurs représentants au Conseil national
des universités. Cette petite profession de moins de 2.000 praticiens se divise
entre orthodoxes et hétérodoxes. Pour les orthodoxes, l’économie est une
science et tout est dans les chiffres. Pour les hétérodoxes… ça n’est pas si
simple.
La division n’est pas politique : la gauche est fortement
représentée dans les deux camps. La
génération du baby-boom penche massivement en faveur de l’orthodoxie.
Porte-étendard des hétérodoxes, l’Association française d’économie politique
(AFEP) a calculé que dans la période 2005-2011, « sur 120 nominations
de professeurs, seuls 6 appartenaient à des courants minoritaires, soit 5%. ».
Dans notre époque post-soixante-huitarde, nous avons cru représenter la liberté
de pensée. En réalité, en économie comme ailleurs, nous aurons manifesté
pendant toute notre vie active un conformisme en béton, faisant de notre mieux
pour empêcher l’émergence d’idées neuves.
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