Toute la
presse bruit ces jours-ci du dixième anniversaire des émeutes de
Clichy-sous-Bois et d’ailleurs, déclenchées par la mort de Zyed et Bouna, deux
ados électrocutés alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police.
Notre génération humaniste, nourrie des idées de mai 68, s’était émue de la
situation. Pourquoi des émeutes ? Pour des raisons sociales : les
habitants des quartiers émeutiers étaient pauvres. Et puis ces quartiers étaient
moches.
On allait arranger ça. Jean-Louis Borloo, ministre de la Ville (et né
en 1951), avait lancé l’énorme programme national de rénovation urbaine, avec
plus de 45 milliards d’euros de dépenses au profit des « quartiers »
en dix ans.
Mais au
bout de ces dix ans, on a le sentiment d’un tonneau des Danaïdes : les
« quartiers » restent en crise, le mécontentement y bouillonne, la
délinquance s’étend… sauf là où les islamistes font régner l’ordre. L’apartheid
y règne, assure Manuel Valls (né en 1962). En claquant ces milliards, notre
génération a peut-être fait preuve de générosité, mais sûrement pas
d’efficacité.
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