vendredi 2 octobre 2015

Des maires qui n’auront pas de rue à leur nom

Depuis quelques semaines, les maires de France se plaignent bruyamment de la réduction des dotations de l’État. Disons même qu’ils mettent beaucoup plus d’énergie à se plaindre qu’à tenter de réduire leurs dépenses. Et que leurs lamentations s’élèvent opportunément au moment où les contribuables locaux reçoivent leurs avis de taxe foncière et de taxe d’habitation…

« Les collectivités locales dépensent trop depuis vingt ans », s’indigne Stéphane Rossard dans Contrepoints. « Elles vivent au-dessus de leurs moyens ! » Mais qui sont « les collectivités locales » ?  ? Derrière cette désignation d’un commode anonymat, il y a des élus et des fonctionnaires locaux, des hommes et des femmes en chair et en os. Or la majorité de ces gens qui ont occupé le pouvoir dans les collectivités locales depuis vingt ans sont des nôtres !

Bien entendu, ces enfants du baby-boom n’assument pas leur laxisme dépensier. À les en croire, ils ont dépensé pour le bien des citoyens, ils ont investi pour l’avenir. À avoir tant investi, ils ont préparé un avenir radieux ! Mais l’avenir des vingt dernières années, c’est maintenant : on voit le résultat.

S’il y a la moindre justice dans la postérité, les maires baby-boomers seront les premiers de l’histoire à ne pas avoir de rue à leur nom dans la commune qu’ils ont dirigée. Peut-être même grattera-t-on leur nom sur les registres de délibérations. Aller cracher sur leurs tombes sera un minimum minimorum.

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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions qu’elle fût !
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