vendredi 11 septembre 2015

Pour Bernard Spitz, vaut-il mieux achever les jeunes ou cracher sur nos tombes ?

Je me sens un peu moins seul. Le titre de mon livre, Ils viendront cracher sur nos tombes, est provocateur, m’a-t-on dit. Bien sûr qu’il l’est ! Mais il est encore bien modéré à côté de celui du dernier livre de Bernard Spitz qui paraît chez Grasset ces jours-ci : On achève bien les jeunes.

Chaque enfant qui naît aujourd’hui « trouve dans son berceau 30 000 euros de dettes à rembourser » souligne-t-il. Et d’où viennent ces dettes ? Elles résultent de quarante années de déficits publics. « Et le plus choquant », disait M. Spitz au Figaro le 31 août, « c’est que cet endettement, qui a servi à financer le train de vie et le modèle de protection sociale de la génération des soixante-huitards, n’a pas permis d’investir dans l’avenir. »

Ce hold-up du siècle, Bernard Spitz a bien dû en être un peu complice à un moment ou à un autre, lui qui a fait partie de l’establishment au pouvoir pendant la plus grande partie des quarante années en cause. Conseiller de Michel Rocard, énarque, éditorialiste au Monde, élu municipal de gauche, président de la Fédération française des sociétés d’assurances, membre du Siècle et de Terra Nova, ponte du Medef, il a trempé partout. Mais il n’est jamais trop tard pour se repentir. Bienvenue au club.


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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai 68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité, énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent, nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions qu’elle fût !

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