Je me
sens un peu moins seul. Le titre de mon livre, Ils viendront cracher sur nos
tombes, est provocateur, m’a-t-on dit. Bien sûr qu’il l’est ! Mais il
est encore bien modéré à côté de celui du dernier livre de Bernard Spitz qui
paraît chez Grasset ces jours-ci : On achève bien les jeunes.
Chaque
enfant qui naît aujourd’hui « trouve dans son berceau 30 000 euros
de dettes à rembourser » souligne-t-il. Et d’où viennent ces
dettes ? Elles résultent de quarante années de déficits publics. « Et
le plus choquant », disait M. Spitz au Figaro le 31 août, « c’est
que cet endettement, qui a servi à financer le train de vie et le modèle de
protection sociale de la génération des soixante-huitards, n’a pas permis
d’investir dans l’avenir. »
Ce
hold-up du siècle, Bernard Spitz a bien dû en être un peu complice à un moment
ou à un autre, lui qui a fait partie de l’establishment au pouvoir pendant la
plus grande partie des quarante années en cause. Conseiller de Michel Rocard,
énarque, éditorialiste au Monde, élu municipal de gauche, président de
la Fédération française des sociétés d’assurances, membre du Siècle et de Terra
Nova, ponte du Medef, il a trempé partout. Mais il n’est jamais trop tard pour
se repentir. Bienvenue au club.
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Pamphlet interdit aux moins de 60 ans
Nous autres, enfants gâtés du baby-boom et éternels ados de mai
68, nous avons mangé notre pain blanc et nous mangeons à présent celui de nos
enfants. Démographie, économie, fiscalité, urbanisme, éducation, sécurité,
énergie, immigration… : nous avons presque tout raté. Et le plus souvent,
nous avions toutes les informations en main pour savoir que ça allait
rater : nous sommes allés dans le mur en klaxonnant. Ce pamphlet qui vient de paraître chez Chapitre.com nous
invite à une réflexion sur nos œuvres. La nostalgie n’est pas ce que nous aimerions
qu’elle fût !
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